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les chances de succès qu’un général en j chef peut prévoir lui étaient favorables, lorsqu’il reçut du gouvernement provisoire l’ordre de traiter avec l’ennemi. Ce même jour, il signa’à Saint-Cloud la convention de Paris, d’après laquelle l’armée française devait se retirer derrière la Loire.

Le 6 juillet, le prince d’Eckmûhl se mit à la tête des troupes qui abandonnaient la capitale ; avant de partir, il avait fait disposer dans le fort de Vin-cennes environ cinquante mille fusils, en donnant des ordres pour que ce fort ne fût, en aucun cas, livré à l’étranger. Il avait aussi fait évacuer, sur la Rochelle, le musée d’artillerie, et, pendant sa route, il fit jeter dans les places fortes près de treize mille pièces de canon qui furent ainsi conservées à la France. Le maréchal fit sa soumission au gouvernement royal le 14 juillet. Il remit le commandement de l’armée au maréchal Macdonald chargé de la licencier.

Quant il eut connaissance de l’ordonnance du 24 juillet, qui proscrivait les généraux Gilly, Grouchy, Excelmans, Clausel, etc., il écrivit au maréchal Gou-vion-Saint-Cyr, ministre de la guerre, pour demander qu’on substituât son nom à celui de ces généraux, attendu qu’ils n’avaient fait qu’obéir à ses ordres.

Lors du procès du maréchal Ney, Da-voût, interpellé.sur l’extension que devait avoir la convention du 3 juillet, relativement au prince de la Moskowa, répondit avec courage que, si la sûreté des militaires qui se trouvaient alors à Paris n’eût pas été garantie par les alliés, il n’aurait pas signé la convention et aurait livré bataille

Davoût vécut jusqu’en 1818 dans la disgrâce des Bourbons. On alla jusqu’à faire enlever son portrait de la salle des maréchaux aux Tuileries.

Il rentra à la Chambre des Pairs, le 5

mai 1819, et se rallia complètement à la cause de la Restauration.

Davoût est mort le 1er juin 1823, de phthisie pulmonaire et dans les sentiments religieux qu’on lui avait toujours connus. Il fut enterré à Paris, au cimetière de l’Est, dans une sépulture qu’il avait fait préparer pour sa famille.

DEBELLE DE GACHETIÈRE (CÉSAR-ALEXANDRE, baron)

naquit à Voreppe (Isère) le 27 novembre 1770. Entré comme cononnier au 6e régiment d’artillerie à pied le 1" juillet 1787, il passa, le 1er octobre 1789, dans le 1" régiment de chasseurs à cheval, où il devint brigadier le 15 mars 1791.

Nommé sous-lieutenant au 12’ régiment de dragons le 15 septembre suivant, lieutenant le 10 mars 1793, adjoint aux adjudants-généraux le 18 nivôse an u, il prit rang de capitaine le 14 vendémiaire an v, fut promu chef d’escadron à la suite du 12" régiment de dragons le 29 pluviôse, et colonel du 11° de dragons le 1er germinal de la même année.

Membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an xii, l’Empereur le fit officier de l’Ordre le 23 prairial suivant, et général de brigade le 12 pluviôse an XIII. Debelle avait fait les campagnes de 1792 à l’an XIII aux armées du Nord, du Rhin, des Alpes, de Sambre-et-Meuse, d’Angleterre, de Hanovre et des côtes de l’Océan. Il s’était distingué aux combats d’Altenkirchen et de Salzbourg les 27 germinal an v et 23 frimaire an îx, et à la malheureuse bataille de Novi, perdue par Moreau le 23 thermidor an vu, il s’était fait remarquer par la défense des plateaux qui dominent cette ville.

En l’an xm, employé dans les 7« et 28" divisions militaires les 11 ventôse et 29 messiiior, il rejoignit l’armée d’Italie le 24 fructidor, et fut ensuite appelé à la