Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/370

Cette page n’a pas encore été corrigée

367 )

DAV


ment au passage du Rhin, le 20 avril 1797.

Davoût suivit Bonaparte en Égyple, s’y distingua et contribua puissamment à la victoire d’Aboukir. Après cette bataille, le général en chef avait laissé à Lannes le soin de réduire le fort d’Aboukir ; Lannes, ayant été blessé, céda le commandement à Menou. La garnison, ayant tenté une sortie, parvint à se loger dans les maisons voisines du fort ; mais Davoût, qui commandait la tranchée, attaque les ennemis avec cinq bataillons, en tue 2,000, en culbute -10,000 dans la mer, où ils sont fusillés et mitraillés, rejette le reste dans la place et s’empare de vingt pièces d’artillerie que les chaloupes avaient mises à terre. Mustapha-Pacha lui-même fut pris avec les 200 hommes qui l’entouraient ; restait le fort, défendu par le fils du pacha, son Kiaja et 2,000 hommes.

Le 30 juillet, Davoût, étant de tranchée, fait une attaque générale, et le 2 août la garnison se rend à discrétion.

De retour en France avec Desaix, Davoût fut nommé général de division, en 1802 commandant en chef des grenadiers de la garde consulaire, et en 180-4 maréchal d’Empire.

En 1805, il reçut le commandement du 3e corps de la grande armée, avec lequel il prit une part glorieuse aux victoires d’Ulm, d’Austerlitz, d’Féna, d’Ey-lau etdeFriedland. Ce fut après la bataille d’Iéna qu’il reçut le titre de duc d’Auer-stadt, en récompense de la savante manœuvre qu’il opéra près de ce village avec la droite de l’armée française.

Nous entrerons dans quelques détails sur l’un des plus beaux titres à la gloire du maréchal Davoût. ~ Pendant que la droite de l’armée \ prussienne était mise en déroute à léna, [voici ce qui se passait à sa gauche : | Le duc de Brunswick, à la tête de

90,000 hommes, s’était porté dès le 13 octobre sur Naumbourg, pour occuper les défilés de Kœsen avant les Français. Son corps d’armée se composait d^e cinq divisions ; celle qui était en tête de la colonne prit position sur les hauteurs, entre Auerstudt et Gernstedt. Son quartier général fut établi à Auerstadt ; le roi de Prusse s’y trouvait en personne.

Dans la matinée du 13, le maréchal Davoût avait pris position en avant de Naumboui-g, dont il venait de s’emparer. Son corps d’armée était fort de 24,000 combattants seulement. Le pont sur la rivière d’Unstruth, au-dessus de Naumbourg, était occupé par les Français, et le maréchal avait ordonné qu’on le coupât, si l’ennemi s’y présentait. Les Prussiens ayant fait un grand mouvement sur Naumbourg, il envoya un bataillon du 2b’ régiment au défilé de Kœsen, en lui ordonnant de se défendre jusqu’à la dernière extrémité, et s’occupa en même temps des moyens de le soutenir. Jusqu’alors, le maréchal Davoût avait été appuyé par la cavalerie de Murât et par le corps d’armée de Bernadotle ; mais le premier, ayant reçu l’ordre de se rapprocher d’Iéna, et le second de se porter sur Comburg et Dornburg, Davoût se trouvait obligé, avec 24,000 hommes environ, dont 1,500 de cavalerie seulement, de tenir tête à toute la gauche de l’armée prussienne, presque toute composée de corps d’élite et forle de plus de 90,000 hommes, dont 12,000 de cavalerie. Et il fallait que le maréchal défendît jusqu’.à la dernière extrémité les défilés de Kœsen et le passage de la Saale ; car, une fois maître de ces débouchés, le duc de Brunswick aurait pu facilement tourner l’armée française et la placer entre deux feux.

Le 14, à six heures du matin, la division du général Gudin était déjà formée au delà des défilés de Kœsen ; les au -

DAV

(