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la dissolution de la Chambre de 1830, opérée par le ministère Polignac.

Il avait été nommé membre du conseil d’amirauté le 7 janvier 1827, et conseiller d’État en service extraordinaire le 12 novembre 1828. Admis dans le cadre de réserve par ordonnance du 1" mars 1831, il mourut à Paris, le 12 avril 1834.

DAUMESNIL (PIERRE, baron)

né à Périgueux le 14 juillet 1777. Volontaire à l’époque de la Révolution, il passa dans les guides de Bonaparte, chef d’escadron de la garde impériale en 1808, et bientôt après major. 11 perdit sa jambe à Vy’a-gram, maréchal de camp et gouverneur de Vincennes en 1812, gouverneur de Condé à la première Restauration, et une seconde fois gouverneur de Vincennes dans les Cent-Jours. Daumesnil était un de ces braves grenadiers qui donnèrent une preuve si touchante de leur dévouement héroïque au général en chef de l’armée d’Égypte, en Je couvrant de leurs corps pour le garantir des éclats d’une bombe tombée à ses pieds.

Gouverneur de Vincennes lors de l’invasion de 1814, la capitale était occupée par les alliés depuis plusieurs semaines que Daumesnil tenait encore. On ne parlait, dans Paris, que de la gaîté de sa réponse aux sommations russes : « Quand vous me rendrez ma jambe, je vous rendrai ma place. » (Mémorial-) — « Nous vous ferons sauter, dit un des parlementaires. — Alors je commencerai, » répondit le brave général, en lui montrant une énorme quantité de poudre ; « nous sauterons ensemble. »

En 1815, Daumesnil commandait encore à Vincennes, l’ennemi voulut le corrompre et lui offrit un million. Ce marché fut rejeté avec mépris. « Mon refus, dit-il, servira de dot à mes enfants. » Cinq mois après il capitula avec les Bour-

bons et sortit de la forteresse avec le drapeau tricolore.

On le mit à la retraite ; en 1830, on le réintégra dans son commandement ; en 1831, il défendit les ministres de Charles X, confiés à sa garde et que le peuple voulait mettre à mort. « Vous n’aurez leur vie qu’avec la mienne, » dit-il à la foule ; et le peuple respecta le vieux guerrier.

Il fut ensuite nommé lieutenant-général, mais il mourut du choléra le 17 août1832.

Les Chambres accordèrent une pension à sa veuve.

DAUTURE (GUILHEM, baron)

né le 28 juin 1770, à Pontacq (Basses-Pyrénées), entra au service comme sergent-major le 17 octobre 1791 dans le 1" bataillon des Basses-Pyrénées, incorporé en l’an n dans la 39e demi-brigade de bataille, amalgamée dans la k° d’infanterie de ligne à l’organisation de l’an iv. Il fit les campagnes de 1792 en l’an m a l’armée des Pyrénées-Orientales, fut nommé sous-lieulenant le 26 frimaire an n, et se distingua, le 30 thermidor suivant, en mettant en déroute, avec une seule compagnie de grenadiers, tout le régiment de gardes wallonnes espagnoles ; il ramena au quartier général quarante-deux officiers prisonniers. Ce brillant fait d’armes lui valut l’épaulelte de lieutenant le 16 fructidor de la même année.

A la tête de sa compagnie, il enleva, le 27 brumaire an ni, une redoute armée de huit pièces de canon et défendue par deux bataillons portugais sous les ordres du comte de Crillon, qui lui remit ses drapeaux.

Capitaine le 16 floréal suivant, il repoussa vigoureusement les charges d’un escadron des gardes du roi d’Espagne, et lui fit éprouver de grandes pertes. Passé à l’armée d’Italie, il prit part