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DAR


commandeur de l’ordre royal militaire de Saint-Louis le 27 mars 1821.

Admis à la retraite le 10 octobre de cette dernière année, le général Dar-naud a terminé son utile et glorieuse carrière le 3 mars 1830. Son nom figure dignement sur la partie Nord de l’arc de triomphe de l’Étoile.

DARRICAU (AUGUSTIN, baron)

Né à Tartas (Landes), le 5 juillet 1773, s’enrôla à l’âge de dix-huit ans dans le 1er bataillon des volontaires nationaux de son département. Devenu capitaine le 17 octobre 1791, il passa en cette qualité à l’armée des Alpes, fit les campagnes de 1792 et 1793, assista au siège de Toulon, puis ser-vit avec la 77e demi-brigade, pendant les ans II, III, IV et V, aux armées d’Italie et d’Allemagne. Durant le cours de cette campagne, il fut atteint d’un coup de feu à la jambe droite au combat de Mologne, le 14 messidor an III, se fit remarquer à la prise de Dégo le 25 germinal an IV, en s’élançant un des premiers dans la redoute, et eut en cette occasion le tibia de la jambe gauche fracturé par une balle.

Après avoir combattu pendant quelque temps à l’armée d’Helvétie, Darricau fit ensuite la cam-pagne d’Orient, s’y distingua en plusieurs occasions, et fut promu au grade de chef de bataillon par le général en chef Kléber, le 30 vendémiaire an VIII. Attaqué impunément par une nuée d’Arabes, il soutint leur choc avec autant de sang-froid que de courage, les culbuta, les mit en fuite, puis en tua un de sa main et coupa le bras d’un autre.

Une blessure grave qu’il reçut à la cuisse droite, le 22 ventôse an IX, devant Alexandrie, l’em-pêcha de servir pendant un mois. Nommé colonel du 32e régiment de ligne par le général en chef Menou le 7 floréal suivant, Darricau revint en France avec les débris de l’armée d’Égypte, comman-da son régiment à l’armée des Côtes de l’Océan, fut décoré, le 19 frimaire an XII, de la croix de la Légion d’honneur, et combattit avec distinction à la Grande Armée d’Allemagne pendant les ans XIII et XIV. Ce fut lui qui battit à Aslach, entre Ulm et Albeck, la majeure partie des troupes du prince Ferdinand d’Autriche, lui fit 3 000 prisonniers et les ramena au camp français, à travers une légion de 6 000 hommes de cavalerie ennemie.

Le 16 vendémiaire an XIV, il enfonça à la baïonnette, à la tête de son régiment, une colonne de 6 000 Russes, qui menaçait, à Diernstein, les derrières du corps d’armée du maréchal Mortier. En récompense de ses services, le colonel Darricau fut créé, le 4 nivôse de la même année, comman-deur de la Légion d’honneur. Il se signala de nouveau au combat de Halle, le 17 octobre 1806, s’élança le premier sur le pont de la Saale, où son cheval fut percé de plusieurs coups de baïonnette, chassa l’ennemi de toutes ses positions, puis lui enleva 3 000 hommes et 6 pièces de canon.

Il déploya le même courage à la journée de Morunghen le 27 janvier 1807.

Élevé au grade de général de brigade le 15 février suivant, il contribua au succès de la bataille de Friedland. Le général Darricau fut créé baron de l’Empire en 1808, et envoyé à l’armée d’Espa-gne, où il eut le commandement de la réserve à la bataille d’Espinosa. Il se battit ensuite avec sa valeur accoutumée à l’affaire de Somma-Sierra. Le 3 décembre 1808, il concourut à la prise de Madrid, et marcha avec le corps d’armée que Napoléon dirigeait sur la Galice contre les Anglais le 22 du même mois.

Aussitôt après cette expédition, il se