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général, né le 8 avril 1758 à.Bricy-le-Boulay ( Loiret ), entra au service comme soldat le 10 août 1777, dans le régiment d’Anjou (36e d’infanterie), et y fut fait successivement caporal le 21 mai 1782, sergent le 1er août 1783, sergent-major le 17 septembre 1787, sous-lieutenant le lb septembre 1791, et lieutenant le 25 août 1792.

Employé à l’armée du Rhin, il assista, le 30 septembre suivant, à la prise de vive force de Spire, et concourut à arrêter et à rallier une colonne de troupes qui, saisies d’une terreur panique, avaient pris la fuite. Il se trouva encore à la prise de Mayeiice le 21 octobre, à celle de Francfort-sur-le-Mein le 23, et à la re-Iraite de l’armée sur Landau et sur Weis-sembourg au mois de mars 1793. Arrêté. le 11 août suivant, au camp de Roth, près de Weissembourg, par ordre des représentants du peuple Ruamps, Lacoste, Dujardin, Milhau et Boyer, pour être conduit devant le Comité de salut public, comme soupçonné de royalisme, il fut réclamé, au nom de tout le corps, par l’adjudant-major Bernadotte, depuis roi de Suède. Immédiatement mis en liberté, il fut nommé capitaine le 13 du même mois, et passa, avec son régiment, à l’armée du Nord. Il combattit constamment aux avant-postes, se fit remarquer par sa bravoure, et par sa présence d’esprit sauva, devant Cassel, deux bataillons français exposés à être pris ou détruits. Le 9 septembre de la même année, à Hondscboote, chargé du commandement du lep bataillon, il s’empara d’une redoute armée de 9 pièces de canon et y fit 500 Anglais prisonniers qui, d’après le terrible décret de la Convention nationale, devaient être mis à mort sur-le-champ. Malgré le-danger qu’il courait en ne se conformant pas à cet arrêt sanguinaire, il conduisit ses prisonniers au quartier général. Les représentants lui ayant de-

mandé pourquoi il ne les avait pas fait fusiller, Darnaud répondit avec une noble fermeté : Je suis toujours prêt à verser jusqu’à la dernière goutte de mon sang pour ma patrie, mais je ne puis être le bourreau d’un ennemi désarmé.

Nommé adjoint aux adjudants - généraux, il combattit à l’attaque des villages de Saint-Vaasl et de Saint-Aubert, le 9 germinal an n, et y affronta les plus grands dangers en ralliant la colonne de gauche de la division de Cambrai, que la cavalerie et l’artillerie ennemies, supérieures en force,’ avaient presque entièrement culbutée. Employé à l’armée de Sambre-et-Meuse en l’an ni, il déploya une grande énergie dans la défense de Longwy, dont le commandement lui avait" été confié par le général en chef Jourdan.

Le 7 floréal de cette année, il fut nommé chef de brigade de la 30e demi-brigade de bataille, dans laquelle avait été incorporé le 2" bataillon du 36e régiment.

Darnaud commanda cette demi-brigade pendant plus de quatre ans ; il y rétablit l’ordre et la discipline, régularisa son administration et la conduisit avec succès sur tous les champs de bataille où elle fut appelée à combattre. A l’affaire de Lintz, il mit en fuite quelques troupes autrichiennes et les poursuivit vivement à la tête de 60 hommes d’infanterie,’25 dragons et deux pièces d’artillerie légère ; mais ayant aperçu une très-forte colonne de cavalerie qui s’apprêtait à fondre sur lui, il prit position, fit jurer à sa troupe de mourir jusqu’au dernier plutôt que de se rendre et, disposant en avant ses deux pièces, il se défendit avec tant d’intrépidité que la cavalerie autrichienne fut obligée, non-seulement de renoncer à son attaque, miiis encore de se réfugier dans les montagnes voisines pour échapper aux coups qui portaient le ravage et la mort dans ses rangs. Après avoir servi

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