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CRILLON-DES-BALBES-BERTON (MARIE-GÉRARD-LOUIS-FÉLIX-RODRIGUES, duc de)]]== né le 15 décembre 1782, issu de l’antique famille des Balbes-de-Quierts, en Piémont, dont un des membres vint s’établir à Avignon en 1456, et forma la souche de la branche française connu sous le nom de CRILLON, illustrée par Louis-des-Balbes-Berton de Crillon, surnommé le Brave par Henri IV.

M. de Crillon émigra en 1793, mais jamais il ne porta les armes contre la France. Il fit ses premières armes en qualité d’aide-de-camp du général.Dessoles ; son avancement fut peu rapide.

A la rentrée des Bourbons, il fut nommé sous-lieutenant de la 7e compagnie de Mousquetaires et prit rang de colonel la même année, tout en conservant sa position de sous-lieutenant.

En mars l815,il accompagna le roi à la frontière où sa compagnie fut licenciée. Il reprit son service en juillet, et à la suppression des compagnies rouges fut nommé colonel de la légion des Basses-Alpes, devenue en 1820, le 2e régiment d’infanterie légère. Il commanda neuf ans ce régiment et fit, en 1823, la campagne d’Espagne.

Le 8 juin, il se distingua à une affaire brillante dans la Sierra-Morena, à Despena-Peros, où la division Placencia fut culbutée. Le lendemain, le général espagnol, ayant rallié ses forces, occupait une position avantageuse et son feu maltraitait fort les Chasseurs de la garde royale, retenus au port d’armes par les difficultés du terrain. Le duc de Crillon fit tourner les hauteurs par ses compagnies de voltigeurs ; à la tête du reste de son régiment, il franchit le ravin qui le séparait de l’ennemi et emporta la position au pas de charge.

À Xérès de la Frontera, il fut détaché avec un bataillon, occupa San-Lucar, y laissa garnison et alla s’emparer d’Algésiras que l’ennemi avait abandonné. Il y reçut sa nomination au grade de maréchal de camp à la date du 11 août 1823.

Dès 1820, le duc de Crillon avait succédé à la dignité de pair dont son père était revêtu : il combattit au Luxembourg la loi sur la réduction de la rente 5 p. % favorable à l’État mais défavorable à la masse des rentiers.

Il a exercé une inspection générale et présidé des collèges électoraux ; le conseil général de l’Oise l’avait compté depuis longtemps au nombre de ses membres.

M. de Crillon est grand officier de la Légion-d’Honneur, chevalier de Saint-Louis et il est décoré de la croix de Saint-Ferdinand.

CURIAL (PHILIBERT-JEAN-BAPTISTE-FRANÇOIS-JOSEPH, comte)

naquit à Saint-Pierre d’Albigny, en Tarentaise, le 21 avril 1774.

Lorsque les Français eurent envahi sa patrie, en 1792, le jeune Curial embrassa la carrière des armes, et entra dans la légion des Allobroges, que la Convention envoya dans le Midi, sous le commandement du général Carteaux, pour poursuivre les insurgés fédéralistes de cette contrée. Il se rendit ensuite à l’armée d’Italie, puis en Égypte, où il fut promu successivement au grade de capitaine et à celui de chef de bataillon.

Nommé colonel du 88e régiment d’infanterie le 12 frimaire an xn, il reçut la décoration de la Légion-d’Honneur le 19 du même mois, celle d’officier le 2o prairial suivant, et combattit avec distinction àAusterlilz. Sa conduite pendant cette grande bataille lui mérita l’étoile de commandant de la Légion-d’Honneur, qu’il reçut le 4 nivôse an xiv, et le grade de colonel-major des fusiliers à pied de la garde impériale.

Curial se fit particulièrement remarquer