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flanc gauche, chassa de sa position la brigade ennemie etresta maître du champ de bataille. A la suite de cette brillante affaire, le roi Joseph remit au colonel Aymard une croix d’honneur enrichie de diamants, et le prévint qu’il avait demandé à l’Empereur l’autorisation de le nommer commandant de l’ordre royal d’Espagne. Le jeune colonel avait été nommé baron de l’Empire, avec une dotation de 4,00,0 fr. de rente, dès le 20 juillet 1808, et commandant de la Légion d’honneur, le 8 décembre, après la pvise de Madrid.

Le 4 novembre 1810, au passage de Rio-Almangora, deux bataillons du 32e de ligne commandés par le colonel Aymard, et trois régiments dé cavalerie sous les ordres du général Milhaud culbutèrent et mirent dans une épouvantable déroute l’armée espagnole du général Black. Les Français s’emparèrent d’une partie de l’artillerie ennemie et firent plus de prisonniers qu’ils n’étaient de combattants. Élevé au grade de"général de brigade, le 12 avril 1813, le baron Aymard fit en cette qualité la campagne de 1813 en Saxe ; le 6 août de la même année, il fut’ nommé au commandement de l’une des brigades de la quatrième division de la garde impériale, à la tête de laquelle il se rendit maître, le 10 octobre, suivant, du défilé en avant de Naumbourg, malgré la vive résistance de l’ennemi. Il fit la campagne de 1814 en Belgique et mérita la confiance de Carnot, gouverneur d’Anvers. A la tête de 1,200 hommes de la jeune garde et d’un escadron de lanciers rouges, avec deux pièces de canon, il chassa l’ennemi de tout le pays compris entre l’Escaut et les Polders. Le général Maison s’étant porté sur Gand, fit sortir d’Anvers la division Roguet, dont faisait partie la brigade Aymardi L’ennemi fut mis dans une déroute complète au combat de Courtrai, le jour même où les alliés entraient à Paris.

Lorsque l’Empereur eut abdiqué, le général Aymard se retira près de Carcas-sonne ; mais appelé au commandement du département de l’Hérault, par décision royale du 1" octobre 1814, il se rendit à Montpellier, où il se trouvait le jour du miraculeux retour de l’Empereur, qui le nomma au commandement de l’une des brigades de la garde impériale, par décret du 22 avril 1815. Le général Aymard était en marche pour rejoindre l’armée avec les régiments qu’il venait : d’organiser, lorsqu’il reçut à Soissoiis la nouvelle de la bataille de Waterloo. Dès la rentrée des Bourbons, il sollicita sa retraite et se retira dans ses foyers, à l’âge de 42 ans, après avoir fait vingt-deux campagnes et reçu quatre blessures.

Après la révolution de 1830, il commanda successivement les départements du Rhône et de Vaucluse, et fut nommé lieutenant-général le 30 septembre 1832. — Il commandait la septième division militaire à l’époque des troubles de Lyon en 1830 et 1834. Peut-être n’eut-i} pas, dans ces circonstances difficiles, la prudence et la mesure nécessaires. Les soldats placés sous ses ordres prirent parti pour lesmutuellisteset refusèrent d’obéir à leurs chefs. Dès ce moment, le général Aymard s’attacha à préserver les troupes de tout contact avec la population. Le 9 avril, la lutte s’engagea avec plus de violence que jamais ; ce ne fut qu’après six jours de carnage que force resta à la loi.

Le gouvernement crut devoir récompenser la triste victoire du général Aymard par la pairie et la croix de grand officier de la Légion d’Honneur.