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régiment, et quelques minutes après, cette glorieuse victime était couchée sur son lit funèbre pour ne plus se relever.

Dans une visite que lui fit son ami, le général Boyer, Combes lui dit : « Mon cher Boyer, reçois mes adieux ; tu diras à Son Altesse Royale que je ne demande rien pour ma femme, rien pour les miens ; mais que, dans l’intérêt de mon pays, je lui recommande quelques officiers de mon régiment dont voici les noms… » ’

A peine le colonel avait-il achevé ces mots qu’il expira.

La piété des soldats pour leur chef a élevé à Constantine une tombe au brave colonel Combes. Ce monument, adossé à un marabout, regarde la porte Bad-el-Djédid et la brèche.

L’épitaphe suivante le décore :

Le 47e régiment de ligne,

A Michel Combes,
Son colonel,
Blessé à l’assaut de Constantine,
Le 13 octobre 1857, et mort le 13 du même mois.

Regrets éternels.

La ville de Feurs (Loire) avait décidé que la statue de Combes ornerait la principale place, et l’exécution en a été confiée au ciseau de M. Foyatier ; elle a été inaugurée le 16 octobre 1839.

Voici l’inscription gravée sur le monument, telle qu’elle a été arrêtée par l’Académie des inscriptions et belles-lettres :

A la mémoire
De Michel Combes, colonel du XLVIIe régiment,
Qui monta sur la brècbe de Constantine
A la tête de la seconde colonne d’assaut,
Continua de combattre et d’animer ses soldats,
Quoique blessé mortellement,
Et mourut après la victoire
Admiré de toute l’armée.
Cette statue
Est érigée dans sa ville natale ;
Et sous la base son cœur a été déposé
Par l’ordre

De Louis-Philippe 1er, roi des Français.

Une loi du 18 mars 1840 a accordé à sa veuve une pension de 2,000 francs, à titre de récompense nationale.

COMPANS (JEAN-DOMINIQUE, comte)

né le 26 juin 1769, à Salière (Haute-Garonne). Il partit, comme volontaire, le 2 octobre 1789. Nommé capitaine dans le 3e bataillon des gardes nationales de son département, il se distingua aux armées des Alpes, d’Italie et des Pyrénées-Orientales. Devenu, en 1798 chef d’état-major de l’armée d’Italie, sa conduite dans tous les combats contre les Autrichiens et contre les Russes lui valut le grade de général de brigade. A Murazzo, à San Giacomo, à Montebello, il fit des prodiges de valeur, fut grièvement blessé à Austerlitz, et sut conquérir à Iéna le grade de général de division. Napoléon qui le regardait avec raison comme un de nos meilleurs généraux, ne tarda pas à lui donner d’autres témoignages de son estime, en le créant successivement grand-aigle de la Légion-d’Honneur, comte et grand-croix de l’ordre de là Réunion.

Compans continua à s’associer aux exploits de l’Empire, et il n’est guère de bulletins dans lesquels son nom n’ait été honorablement cité. Dans la campagne de Russie il faisait partie du corps du maréchal prince d’Eckmühl. Dans la retraite il fit des prodiges de valeur. A Lutzen il empêcha les Russes de déborder l’armée française ; à Baulzen, à Wachau, à Leipzig, il fit les plus héroïques efforts. Criblé de balles et de coups de sabre dans cette dernière bataille, il n’en prit pas moins part à la campagne de France et fut au rang des braves qui disputèrent le terrain pied à pied. Il arrêta