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succès obtenus à la bataille de Siegberg : le Directoire en est instruit, et vous en témoigne sa satisfaction particulière. »

Au combat d’Amberg, au blocus de Mayence, à celui d’Erenbreitstein, le général Colaud donna de nouvelles preuves de sa valeur.

Appelé au commandement de la Belgique en 1798, il réprima par son énergie et l’activité de ses mesures l’insurrection qui venait d’éclater parmi les habitants de ce pays, nouvellement réuni à la République française. Bernadotte commandait le blocus de Philisbourg, lorsqu’il reçut l’ordre d’aller le remplacer.

Deux ans après, il contribua au succès de la mémorable bataille de Hohenlinden. Le premier Consul le présenta comme candidat au Sénat conservateur, le 9 janvier 1801. Reçu au nombre de ses membres, le 13 février suivant, le général Colaud fit partie, en 1805, de la députation chargée d’aller complimenter l’Empereur sur ses victoires. Immédiatement après, il quitta la toge sénatoriale pour aller commander les troupes françaises, sous Louis-Napoléon, en Hollande.

De retour à Paris, il n’y fit qu’un séjour de courte durée. Après la campagne de Vienne, pendant laquelle il combattit avec distinction, il se rendit à Anvers, le 11 août 1809, pour prendre le commandement de cette ville, lorsque Flessingue tomba au pouvoir des Anglais. A partir de cette époque, le général Colaud sembla faire cause commune avec le parti qui, dans le Sénat, protestait contre les vues ambitieuses de Napoléon. On lui attribue même quelques propos pleins d’aigreur et d’amertume contre ce monarque. Il fut un des premiers à voter sa déchéance.

Nommé pair de France le 4 juin 1814, chevalier de Saint-Louis le 27 du même mois, ce général se tint éloigné des affaires publiques pendant les Cent-Jours. Après le second retour du roi, il rentra à la Chambre des pairs, où il plaida chaleureusement la cause de l’infortuné maréchal Ney. Colaud mourut à Paris le 3 décembre 1819.

COLBERT (PIERRE-DAVID dit ÉDOUARD, comte de)

fils du comte de Colbert, riche propriétaire, né à Paris le 18 octobre 1774. Il entra au service le 23 août 1793 et fit la campagne de cette année à l’armée du Haut-Rhin, avec le bataillon de Paris, le Guillaume-Tell. Il passa de ce corps dans le 11e de hussards, fut maréchal-des-logis en septembre et sous-lieutenant en octobre 1793 ; employé dans la Vendée, il fut suspendu comme royaliste par le général Hoche.

Il suivit, comme volontaire, l’expédition d’Égypte et fut fait commissaire des guerres ; puis reprit du service, fut blessé et nommé capitaine au 3e de dragons, puis enfin aide-de-camp du général Damas ; adjudant-major des Mamelucks, aide-de-camp de Junot, qu’il suivit à l’armée des Côtes.

M. Colbert quitta Junot en 1807 et suivit le major général Berthier avec les mêmes fonctions. Il assista à la bataille d’Austerlitz, y fut blessé et fait chef d’escadron. A Iéna et à Pulsiuck, il combattit vaillamment et fut fait colonel du 7e hussards. Il prit part aux batailles d’Eylau et de Friedland.

Créé baron en 1808, M. Colbert fut fait général de brigade le 9 mars 1809 ; il chargea et culbuta les hussards de Ott, à la bataille de Raab et tailla en pièces plusieurs escadrons de l’insurrection hongroise, et presque aussitôt accourut au secours du 9e hussards, que les Autrichiens étaient sur le point d’accabler.

A Wagram, le général Colbert reçut trois coups de feu à la tête et fut nommé commandant de la Légion-d’Honneur.