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qui avait démasqué l’entrée de la plaine, permit à la brigade de se déployer et d’arrêter l’avant-garde ennemie, qui se hâta de prendre la fuite. Nommé chef d’escadron le 10 messidor an III, Cochois fit les campagnes de l’an IV à l’an VII aux armées de Rhin-et-Moselle, d’Allemagne, d’Angleterre, du Danube et du Rhin, et reçut, le 12 vendémiaire, an VIII, le brevet de colonel. Le 30 prairial suivant, il exécuta, à la tête de son régiment, le fameux passage du Danube, franchi par le 1er carabiniers, à pied et homme par homme, sur le mauvais pont de Blenheim. Arrivé sur la rive opposée, il attaque un corps de 4,000 hommes, infanterie et cavalerie, enfonce deux bataillons et culbute les escadrons qui cherchent à lui opposer de la résistance : 10 pièces de canon, 1 obusier, 50 hussards montés, 200 chevaux d’équipage, 1,500 hommes d’infanterie et 3 drapeaux furent le résultat de cette brillante charge. En apprenant cet heureux fait d’armes, le général Moreau s’écria : « Les carabiniers ne sont couverts de gloire ! »

Le colonel Cochois reçut les éloges les plus flatteurs des généraux Lecourbe et Laval, témoins de cette vaillante action. Il fut nommé membre de la Légion-d’Honneur, le 19 frimaire an XII, et officier du même ordre, le 23 prairial suivant. La campagne de l’an XIV termina glorieusement la carrière militaire de ce brave ; il se distingua dans cette audacieuse course de Nuremberg, à la poursuite de la cavalerie du prince Ferdinand, où, à la tête de 300 carabiniers, il joignit le corps ennemi, qui avait près de deux journées d’avance sur lui, l’arrêta par un combat brillant et donna le temps au 2e régiment d’arriver. Il reçut dans cette affaire un coup de pistolet dans les reins, et mérita une mention honorable et spéciale dans le rapport du prince Murat. Sa blessure n’était pas encore cicatrisée, lorsqu’il partit du dépôt avec un détachement qu’il avait formé et alla rejoindre son régiment ; il eut la douleur de n’y arriver que le lendemain de la bataille d’Austerlitz. Il fut nommé général de brigade le 3 nivôse an XIV ; mais ne pouvant continuer un service actif, il fut destiné à un commandement dans l’intérieur, et il resta, en attendant, à la tête de son régiment. Le général Cochois ne quitta le corps qu’au mois de juillet 1806, pour aller prendre le commandement de la place de Lyon, dont il était pourvu par décret du 13 juin. Il fut admis à la retraite, le 24 décembre 1814, et habitait Lyon en 1815, lorsque Napoléon fit son entrée dans cette ville. Il se retira depuis en Lorraine et fit choix de Nancy pour y fixer sa résidence.

(1) Ce corps ayant appris que la brigade des carabiniers, appelée par le général Pichegru, allait arriver, supplia le général de lui donner un colonel pris parmi les officiers de cette arme. Pichegru en fit la proposition au capitaine Cochois, qui refusa. Ce fut le capitaine Fauconnet, du même régiment, que l’on nomma à sa place.

COEHORN (LOUIS-JACQUES, baron de)

né à Strasbourg le 16 janvier 1771, de la famille du fameux Coehorn, surnommé le Vauban hollandais, embrassa le parti des armes à l’âge de 12 ans, était en 1789 lieutenant au régiment d’Alsace, capitaine en 1792 ; il fit les campagnes d’Amérique.

Revenu en France pour une maladie grave, on refusa de lui rendre son grade ; il servit noblement, comme simple soldat, pendant six mois ; Hoche le fit réintégrer ; nul ne surpassait en courage cet intrépide officier. Il se distingua dans toutes les campagnes.

Après la prise de Kaiserslautern, il voulut réprimer les excès d’une colonne de chasseurs qui se livrait au pillage, il fut reçut par des huées. Indigné, Coehorn menace de punir de mort les pillards, on lui rit au nez : alors il en étend un à ses pieds d’un coup de feu et en blesse un autre. Dès le premier instant les mutins sont interdits, bientôt ils s’insurgent tous, Coehorn se retourne vers eux, leur fait de nouvelles menaces : »