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il aboutissait, toute retraite était impossible. Ce ne fut qu’après trois heures d’un combat furieux qu’il fut secouru et dégagé. La division Claparède, est-il dit dans le bulletin qui rendit compte de cette affaire, seule et n’ayant que quatre pièces de canon, lutta, pendant trois heures contre 30,000 hommes et se couvrit de gloire. Cette action d’Ebersberg est un des plus beaux faits d’armes dont l’histoire puisse conserver le souvenir. Le général en vint de nouveau aux mains à Esling, fut blessé dans cette effroyable mêlée, et reçut bientôt après le commandement de la 1re division de l’armée de Dalmatie, qui concourut si vaillamment à fixer la fortune à Wagram.

Créé grand officier de laLégion-d’Honneur, il alla combattre en Espagne et en Portugal, y rendit de nouveaux services, fut rappelé à la grande armée en 1812 et chargé du commandement eu chef d’un corps Polonais. Il assista à la bataille de la Moskowa, combattit à la Bérésina et y fut encore blessé.

Il continua à se distinguer pendant la campagne de 1813, rentra en France après les désastres de Leipzig, fit partie du corps du duc de Raguse et prit part à la bataille sous les murs de Paris.

Après le second retour des Bourbons, le général Claparède fut appelé au commandement de la place de Paris, el nommé inspecteur général des troupes de la 1re division militaire.

Appelé à la Chambre des pairs, il mourut à Montpellier (Hérault) le 23 octobre 1842.

Son nom est inscrit au côté Est de l’arc de l’Étoile.

CLARKE (HENRI-JACQUES-GUILLAUME)

né à Landrecies le 17 octobre 1765, Irlandais d’origine.

Élève de l’École militaire de Paris, sous-lieutenant au régiment de Berwick en 1782 ; capitaine dans le régiment de colonel-général en 1784 ; employé de l’ambassade à Londres en 1790 ; chef d’escadron de cavalerie en 1792 ; colonel du 2e régiment de cavalerie légère ; général de brigade en 1793 ; chef d’état-major de l’armée du Rhin et bientôt suspendu de ces fonctions en 1795 ; chef du bureau topographique de la guerre et nommé général de division par le Directoire, aussi en 1795 ; envoyé en mission secrète près de Bonaparte et chargé de le surveiller ; disgracié en 1797 ; commandant de Lunéville lors du Congrès ; chargé d’affaires près du roi d’Etrurie ; conseiller d’État et secrétaire du cabinet de l’Empereur, pour la marine et la guerre ; gouverneur de Vienne en 1805 ; ministre de la guerre en 1807 ; comte d’Hunebourg ; duc de Feltre ; pair de France en 1814 ; ministre de la guerre avant et après les Cent-Jours ; MARÉCHAL DE FRANCE en 1817.

Mort le 28 octobre 1818, laissant une fortune de 8 millions.

Napoléon l’a jugé assez sévèrement comme militaire. Il ne lui reconnaissait aucun talent pour le commandement. — Clarke était grand travailleur.

En 1814, il abandonna vite son bienfaiteur et traita avec les Bourbons ; mais Napoléon, qui ne pouvait croire à cette trahison, lui laissa son portefeuille. Il eut lieu de s’en repentir : tout ce qui tenait au département de la guerre alla de telle façon, que l’Empereur, sur la route de Fontainebleau, s’écriait : « Clarke est un vilain homme ; on me l’avait dit ; mais je n’aurais pas voulu le croire. »

Pendant les Cent-Jours, il se sauva à l’étranger et rentra à la suite des armées alliées.

Ce fut lui qui classa l’armée par catégories, provoqua l’établissement des cours prévôtales et persécuta pendant deux ans nos malheureux généraux.