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plus tard l’effet qu’on en attendait.

Il combattit vaillamment à Fleurus et à Waterloo, à la tête d’une brigade de voltigeurs de la garde. A Waterloo il attaqua des hauteurs qui semblaient inexpugnables. Repoussé trois fois, il revint trois fois à la charge et emporta la position.

Le général Chartran exécuta sa retraite en bon ordre, se rendit sous les murs de la capitale, passa la Loire et revint à Paris après le licenciement. Envoyé d’abord en surveillance à Lille, puis arrêté, traduit devant une commission militaire, il fut condamné à mort et exécuté. Il avait alors trente-six ans, comptait vingt-deux campagnes et un grand nombre d’actions d’éclat.

Les habitants de Lille lui ont élevé un monument par souscription.

CHASSÉ (DAVID-HENRI, baron de)

descendant d’une famille originaire de France qui se fixa en Hollande, à la suite de la révocation de l’édit de Nantes, naquit à Thiel (Gueldre) le 18 mars 1765. Son père était major au régiment de Munster. Il entra au service des Provinces Unies en 1775, comme cadet ; fut nommé lieutenant en 1781 ; capitaine en 1787 ; lieutenant-colonel en 1793 ; colonel en 1803 ; général-major en 1806, et lieutenant-général en 1814.

Après la révolution de Hollande de 1787, pendant laquelle il s’attacha au parti des patriotes, il s’expatria et prit du service dans les armées françaises, où il obtint, en 1793, le grade de lieutenant-colonel. Il se distingua aux batailles de Montpueron, Stad et Hooglède ; rentra dans sa patrie en 1795, avec l’armée de Pichegru, et la quitta bientôt pour faire les campagnes d’Allemagne, en 1796, sous les ordres du général hollandais, Daendels. Les Anglais ayant fait, en 1799, une descente sur les côtes de la Hollande, le colonel Chassé commanda un corps de chasseurs hollandais, qui se battit pendant plusieurs heures avec acharnement contre les troupes anglaises beaucoup plus nombreuses.

Il assista au siège de Wurtzbourg ; reprit une batterie sur les Autrichiens, et fit 400 prisonniers à l’affaire du 27 décembre 1800.

Il servit dans la guerre contre la Prusse, en 1805 et 1806, sous les ordres du général belge Dumonceau. Mais c’est surtout dans la guerre d’Espagne que le général Chassé se fit remarquer, et donna des preuves de la plus grande intrépidité ; ce qui lui mérita, parmi les soldats, le nom de général-baïonnette, à cause de l’usage fréquent et heureux qu’il fit de cette arme. Pour récompenser les services qu’il venait de rendre, le roi Louis le créa baron avec une dotation de 3,000 florins sur ses domaines, et le nomma commandant de l’ordre royal de l’Union.

Pendant les six années qu’a duré cette guerre meurtrière, le général Chassé est toujours resté en Espagne, et s’est trouvé aux batailles de Durango, de Missa, d’Iboz, de Talaveyra, de la Reyna, d’Almonacid, où il contribua puissamment au succès de cette journée, d’Ocana et du col de Maja dans les Pyrénées, où il sauva le corps d’armée du comte d’Erlon, à la tête des 8e, 28e et 34e de ligne, et du 16e d’infanterie légère. La décoration d’officier de la Légion-d’Honneur fut la récompense de ce fait d’armes, et le duc de Dalmatie (Soult) demanda pour lui le grade de lieutenant-général qu’il a obtenu en quittant le service de France. Napoléon le nomma baron de l’Empire, par décret du 30 juin 1811. Au mois de janvier 1813, il reçut l’ordre de partir en poste avec ses quatre régiments, pour aller rejoindre la grande armée aux environs de Paris.

Le 27 février, il attaqua avec les débris