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Charles fut nommé généralissime des armées autrichiennes.

Il rencontra bientôt un redoutable adversaire. Le général Bonaparte, victorieux en Italie, allait franchir les Alpes noriques et se précipiter sur Vienne. Le prince Charles, marchant à sa rencontre, engagea avec lui sa première bataille sur les rives du Tagliamento, le 16 mars 1797, et lui opposa la plus vigoureuse résistance. Peu de jours après, au combat livré sur le col de Tarvis, le prince affronta la mort avec un courage héroïque, et ne céda devant Masséna qu’après les efforts les plus opiniâtres.

Bonaparte offrit la paix à son rival par une lettre célèbre qui témoigne de sa haute estime pour le prince. Quelques mois après, la paix de Campo-Formio était signée.

L’Europe fut de nouveau mise en feu. Rentré en campagne, le prince Charles battit le général Jourdan à Ostrach et à Stockach : dans ce dernier combat, on le vit mettre pied à terre et charger lui-même à la tête de ses grenadiers. Passé en Suisse, il fit assaut de manœuvres et d’audace avec Masséna ; il revint bloquer Philisbourg, et remporta, le 22 novembre 1798, la victoire d’Heingheim.

A la fin de cette campagne, dégoûté de voir ses plans militaires sans cesse traversés par le conseil aulique, il céda le commandement à son frère l’archiduc Jean, et se retira en Bohême.

Les victoires de Bonaparte le firent bientôt rappeler au commandement de l’armée autrichienne, qui se trouvait alors désorganisée. Le général Moreau était à 30 lieues de Vienne ; le prince Charles signa avec lui l’armistice de Steyer, qui fut suivi de la paix de Lunéville.

L’Autriche tira de nouveau l’épée contre la France. Le prince Charles, qui s’était prononcé contre la guerre, et qui ne fut point consulté sur les plans de la campagne, reçut le commandement de l’armée réunie en Italie sur l’Adige. Pendant que les troupes autrichiennes éprouvaient de nombreux revers en Allemagne, seul, il soutint en Italie l’honneur des armes de l’Empire ; à Caldiero, il déploya toutes les ressources de son talent, et ramena intacte l’armée qui lui avait été confiée.

Après la paix de Presbourg, il fut nommé chef du conseil aulique de guerre et généralissime des armées.

Il reprit les armes en 1809, et soutint contre Napoléon une lutte glorieuse. Au combat sanglant d’Aspern, son courage fut admirable ; chaque fois qu’il voyait ses soldats fléchir, il sautait à bas de son cheval, saisissait un drapeau et les ramenait au combat. Sa dernière bataille fut celle de Wagram, où les chefs des deux armées déployèrent tant de talents et de bravoure. A quelque temps de là, il se démit du commandement, après avoir adressé à ses soldats de touchants adieux.

Depuis, il vécut dans la retraite, emportant avec lui le renom d’un grand capitaine.

Comme son illustre rival Napoléon, il a retracé avec la plume les grandes choses qu’il avait exécutées avec l’épée, en consacrant une partie de ses loisirs à la composition de plusieurs ouvrages militaires fort estimés. Le prince Charles qui, chargé des pouvoirs de l’Empereur des Français, avait conduit à l’autel la jeune archiduchesse Marie-Louise, sa nièce, devenue l’épouse de Napoléon, servit de guide et de protecteur au fils du grand homme qu’il avait combattu. Il entoura de soins et de conseils le duc de Reichstadt qui lui témoignait les sentiments d’une affection toute filiale.

Il est mort à Vienne en I847.

CHARETTE DE LA CONTRIE (FRANÇOIS-ALPHONSE)

général vendéen, né le