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de Hoff et à la bataille d’Eylau. Dans cette dernière affaire, il traversa deux fois les lignes ennemies sans recevoir la moindre blessure. Nommé, le 8 février 1807, colonel de cavalerie pour servir dans la ligne, il alla prendre le commandement du 26e régiment de dragons sur les bords de la Passarge. Le 10 juin suivant, à Heilsberg, il reçut un coup de feu à la jambe droite, et, malgré sa blessure, il conduisit lui-même toutes les charges de son régiment jusqu’à onze heures du soir ; le 14, il donna des preuves de bravoure et d’intelligence à la victoire de Friedland, et reçut des éloges sur la manière dont le 26e régiment de dragons avait rempli son devoir dans cette grande journée.

Dirigé sur l’Espagne, il passa la Bidassoa le 4 novembre 1808. prit part, le 10, à la bataille de Burgos, poursuivit, le 22, les troupes de Palafox à Calahorra et, le 23, à la bataille de Tudela, il mit en déroute dans un défilé une colonne de 8,000 Espagnols, lui enleva 4 pièces de canon avec leurs caissons et lui fit un grand nombre de prisonniers.

Passé momentanément sous les ordres du maréchal Ney, il se fit remarquer à Calatayud, et il devint le 11 décembre commandant de la Légion-d’Honneur. 11 se trouva encore à Velès et à Truxillo les 13 et 20 janvier 1809, et. reçut le 10 février le titre de baron de l’Empire avec une dotation de 4,000 francs de rente.

Le 28 mars, il exécuta plusieurs charges heureuses à la bataille de Medelin, où le 26e régiment de dragons se couvrit de gloire, et le 28 juillet il combattit à Talaveira della Reina. Enfin, le 19 novembre, arrivé dans la soirée sur le tertain d’Ocaña, il put encore contribuer à la victoire. Pendant les premiers mois de 1810, il poursuivit sans relâche et détruisit les bandes qui infestaient la Sierra-Morena. Le 23 avril, près d’Ignojoza, après avoir poursuivi et dispersé un fort parti d’insurgés, il arriva à la nuit tombante à l’extrémité d’un défilé où il aperçut les feux d’un bivouac ennemi. Ayant fait mettre pied à terre à une partie de ses dragons, il charge les Espagnols qui, se croyant surpris par une troupe nombreuse, s’enfuirent en désordre et abandonnèrent tous leurs bagages.

Cantonné à Cordoue vers le mois de mai, il fut envoyé en colonne mobile dans la Sierra-Morena et dans l’Estramadure, et défit plusieurs bandes de guérillas. Le 22 décembre, il reçut l’ordre de se rendre auprès du maréchal duc de Dalmatie, qui faisait alors l’investissement de la place de Badajoz. Pendant sa marche, il rencontra, le 31, à Azuaga, un fort parti espagnol qu’il culbuta et auquel il fit un grand nombre de prisonnier. Il assista ensuite aux sièges d’Olivenza et de Badajoz pendant les mois de janvier et de février 1811. Le 19 février suivant, à la bataille de Gebora, il enfonça, avec ses dragons, un carré de 3,000 hommes, et prit 6 bouches à feu. Après l’action, le duc de Dalmatie lui dit : « Ah ! vous voilà, colonel Chamorin ! on m’avait dit que vous étiez blessé, j’en aurais été vivement affecté ; l’armée a besoin de vos services, et vous lui avez montré aujourd’hui combien ils peuvent lui être utiles. Vous avez été, comme toujours, brave et habile, et votre beau régiment vous a vaillamment secondé. » Le 5 mars suivant, il fut nommé général de brigade, et le 25 il tomba glorieusement sur le champ de bataille de Campo-Mayor à la tête de son régiment ; c’était la veille qu’il avait reçu son brevet de général de brigade. En apprenant sa mort, le maréchal Soult s’écria en présence de son état-major : « J’en suis vraiment fâché, c’est un brave que je perds, c’était un de mes meilleurs officiers d’avant-garde. » Lord Beresford, qui commandait