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de Tripoli et de Portugal. L’amiral Hugon, commandant une division de cinq vaisseaux, choisit le Trident pour y arborer son pavillon. Après que le Tage eut été forcé, l’amiral Roussin, qui commandait en chef l’expédition, fit complimenter le commandant Casy sur les manœuvres qu’il avait exécutées pendant l’action.

Le 9 janvier 1831. M. Casy fut nommé capitaine de vaisseau, et le 20 août suivant officier de la Légion-d’Honneur.

M. Casy se rendit alors à Cherbourg sur la frégate la Calypso, pour disposer la division navale qui devait opérer le blocus de la Hollande. Cette escadre, étant réunie à l’escadre anglaise, le contre-amiral Ducrest de Villeneuve confia à M. Casy le commandement de trois frégates.

Appelé au commandement du Duquesne, il fit partie de l’expédition anglo-française, qui se forma aux Dardanelles en 1833, après l’entrée des Russes à Constantinople et la bataille de Nézib. Plus tard les escadres s’élant séparées, le Duquesne alla prendre, le commandement de la station de Napoli de Romanie. Il se joignit ensuite aux escadres d’évolution, sous les ordres des amiraux Hugon, Massieu de Clairval et du capitaine Gautier. M. Casy fut détaché de l’escadre pour commander une division de deux vaisseaux, d’une corvette, d’un bateau à vapeur, qu’il dirigea sur les côtes d’Afrique.

De retour de cette expédition, il fut nommé commandeur de la Légion-d’Honneur, en février 1836, et il quitta le commandement du Duquesne qu’il avait organisé comme le Trident.

En 1837, M. Casy reçut à bord du beau vaisseau l’Hercule, armé de cent canons, le prince de Joinville, en qualité de lieutenant de vaisseau. Comme fils du roi, le lieutenant de vaisseau fut traité avec le respect qui lui était dû ; comme subordonné dans la hiérarchie militaire, il eut à se soumettre à toutes les exigences du service et d’une sévère discipline.

Dans cette campagne, toute d’apparat, le commandant Casy chercha à concilier à la France les vives sympathies des pays qu’il visitait, en même temps qu’il montrait à son lieutenant de vaisseau jusqu’à quel point il faut posséder les qualités de l’homme de mer.

Sans parler de la sortie de la rade de Rio-Janeiro, qu’il exécuta en louvoyant, chose jusqu’alors réputée impraticable, nous citerons celle bien plus hardie de New-Port avec un vent contraire.

Les officiers américains, ainsi que les pilotes, avaient déclaré que le louvoyage dans la baie, avec un vaisseau de cent canons, était impossible. Le commandant Cusy, confiant dans les bonnes qualités du vaisseau, sûr du concours de ses officiers, du dévouement et de l’ardeur de l’équipage, et sachant la haute idée que cette manœuvre habilement exécutée donnerait de la marine française dans un pays où la marine est tout, voulut prouver que le mot impossible n’était pas français et affirma qu’il sortirait. Le jour du départ, le temps était beau, presque toute la population de New-Port voulut assister à cet imposant spectacle. Tandis qu’une nuée d’embarcations couvrait la rade, l’autre partie des habitants s’était répandue sur toute la côte. L’Hercule se mit en mouvement ; il surmonta les premières difficultés, mais la plus grande de toutes restait à franchir, un commandement mal exécuté, un peu d’hésitation dans la manœuvre pouvait le compromettre. Le prince de Joinville voyait des embarcalions n’oser se risquer entre l’avant du vaisseau et la roche la plus saillante. La population suivait avec anxiété la marche de l’Hercule parmi les