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Embarqué à Toulon le 7 novembre 1803, il fut nommé aspirant le 23 septembre 1801 et enseigne de vaisseau le 12 juillet 1808. Mais déjà il avait fait l’expédition de Corfou, en 1807, sur l’Annibal, comme chargé des signaux ; de plus, lorsque les vaisseaux russes le Moscou et le Saint-Pierre se réunirent à l’escadre française, il avait été choisi par l’amiral Gantheaume pour servir auprès du commandant russe pour les indications à donner dans le service des signaux et des évolutions nouvelles.

En 1805, il avait fait partie de l’état-major de la frégate la Pomone, montée par le prince Jérôme Bonaparte, ayant mission d’aller réclamer à Alger les esclaves gênois qui se trouvaient dans cette régence, lors de la réunion de la Ligurie à l’Empire.

En 1813, l’enseigne de vaisseau Casy fut détaché du Donawert avec 80 canonniers au cap Sepet, pour armer les batteries du Puy et du Marduy. Ces deux batteries, attaquées par l’escadre anglaise, donnèrent un feu si vif et si bien dirigé qu’elles désemparèrent un des vaisseaux anglais, au point qu’un autre vaisseau fut obligé de le remorquer loin du combat.

La Restauration arriva ; la marine impériale s’évanouit, et avec elle les rêves de gloire de la plupart de nos jeunes marins ; mais l’enseigne de vaisseau Casy, qui avait servi dans les escadres des amiraux Gantheaume, Allemand, Emeriau et Cosmao, fut du petit nombre des officiers maintenus dans l’activité.

Nommé lieutenant de vaisseau, le 16 juillet 4816, il embarqua successivement comme second sur les corvettes de charge le Rhinocéros et la Ciotad.

En 1819, il partit sur le vaisseau le Colosse, monté par le contre-amiral Jurien, qui allait avec une division établir des relations commerciales avec l’Amérique du Sud. De retour de cette longue campagne, il fut nommé chevalier de Saint-Louis, et fit sur la frégate la Junon le blocus des côtes de Catalogne en 1823.

La guerre d’Espagne terminée, le contre-amiral Rosamel, auquel il doit une partie de son avancement, l’appela à servir auprès de lui comme chef d’état-major de la frégate la Marie-Thérèse. C’est sous ses ordres qu’il fit cette longue campagne de la Marie-Thérèse, qui ne dura pas moins de quarante-deux mois.

Pendant cette campagne, M. Casy fut nommé successivement chevalier de la Légion-d’Honneur et capitaine de frégate (avril 1827), et publia son extrait analytique de la tactique navale, ouvrage qui manquait à la marine et qui fut accueilli avec beaucoup de faveur.

Après quelques mois de repos, il embarqua comme second sur le vaisseau le Breslau.

C’est de ce moment que date surtout la réputation de M. Casy comme organisateur et manœuvrier. Il mit en pratique sur ce bâtiment son système de la bonne répartition du personnel d’un vaisseau. Le Breslau se plaça au premier rang dans l’escadre du Levant. On sait la part brillante que prit, comme second de vaisseau, le capitaine Casy, à la reddition de Navarin, de Coron, de Modon et du fort de Morée.

L’on sait aussi par quelle mesure hardie le Trident se fit remarquer aux escadres anglo-françaises, envoyées aux Dardanelles, pour empêcher l’entrée de Diebitsch à Constantinople, après la victoire du Balcan. M. Casy avait été nommé, en 1828, au commandement de ce vaisseau monté par l’amiral Rosamel.

M. l’amiral de Rigny disait que si la France avait 60 vaisseaux organisés comme le Trident, elle serait avant dix ans la première nation du monde.

Après l’évacuation de la Morée, le Trident fit partie dçs expéditions d’Alger,