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Il servit comme major et comme colonel de cavalerie dans l’année prussienne.

Appelé en France en 1801 par le comte de Caraman son père, il y vint comme officier prussien ; au moment où il voulait retourner en Prusse, il fut arrêté et mis au Temple sans motif connu. 11 en sortit pour être envoyé à Yvrée, en Piémont. Détenu pendant cinq ans, on lui rendit sa liberté à condition qu’il quitterait le service de Prusse. On le maintint du reste sur la liste des émigrés. Louis XVIII lui rendit ses droits en 1814, mais non toute sa fortune.

Envoyé en ambassade à la cour de Prusse, il fut chargé de l’importante mission de recevoir les nombreuses colonnes de prisonniers que la Russie, la Pologne et la Prusse nous envoyaient.

L’année suivante le duc de Caraman fut nommé pair de France, ambassadeur à Vienne, chevalier des ordres du roi. Il assista au congrès d’Aix-la-Chapelle avec le duc de Richelieu, son ami, fut nommé plus tard ministre plénipotentiaire au congrès de Troppau, de Laybach et de Vérone.

De retour en France en 1828, il y reçut le titre de duc héréditaire.

Après la révolution de 1830, il se refusa à occuper aucune place active ; mais il continua d’assister à la Chambre des Pairs.

La conquête d’Alger occupait et divisait nos meilleurs esprits. Le duc de Caraman, voulant recueillir par lui-même les notions nécessaires pour former son opinion, passa en Afrique, parcourut nos possessions et accompagna le maréchal Clausel à Constantine. Dans cette malheureuse expédition, le duc de Caraman sauva quelques-uns de nos braves soldats, et se.rendit utile autant qu’il le put.

Sous les murs mêmes de Constantine, il perdit son fils le marquis de Caraman, qui commandait l’artillerie en Afrique.

CARDENAU (BERNARD-AUGUSTIN, baron de)

né en 1766 d’une famille distinguée dans le barreau, entra au service en 1791. Nommé lieutenant dans le régiment d’Angouniois qui forma la 148e{{}} demi-brigade, il fut employé à l’armée des Pyrénées-Occidentales sous les ordres du capitaine Latour d’Auvergne, et détaché aux avant-postes de Solimont. Il contribua à la défense de ce poste.

Remarqué par le général en chef Muller, il fut chargé par lui de diriger la colonne qui devait, sur ce point, former l’attaque de l’armée espagnole. Il obtint un succès complet, et la prise des fameuses redoutes du Col de Baya et de Béra ouvrit l’entrée du territoire espagnol aux armées françaises. Il fut nommé, en récompense de sa belle conduite, adjudant-général. Il obtint ensuite le grade de colonel le 25 prairial an III, et ce fut en cette qualité qu’il combattit à Marengo à la tète du 101e régiment de ligne ; il y soutint plusieurs charges de cavalerie et ne put être entamé. Il eut dans cette affaire trois chevaux tués sous lui.

Après avoir fait la guerre d’Italie jusqu’à la paix d’Austerlitz, il fit partie de l’armée victorieuse qui entra dans le royaume de Naples, prit part au siège de Gaëte, et fut nommé général de brigade sur la proposition de Masséna le ler mars 1807. Il fut en outre créé baron de l’Empire.

Louis XVIll le nomma plus tard chevalier de Saint-Louis.

Pendant les Cent-Jours, il commanda une brigade d’infanterie au blocus de Strasbourg.

Député des Landes en 1818, il siégea au centre gauche. Il fut réélu en juin 1830 : il était déjà mis à la retraite.

En 1831, il abandonna les affaires politiques et se retira dans une commune du département des Landes.