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Nommé lieutenant-général à la fin de cette année, la Convention nationale lui confia le commandement de l’armée de l’Ouest. Attaqué à Nantes par 60,000 Vendéens que commandait Cathelineau, Canclaux, qui avait à peine 4,000 hommes, parvint à repousser les assaillants ; après plusieurs combats opiniâtres et meurtriers. Il venait de remporter de nouveaux succès sur l’armée royaliste à Montaigu et Saint-Symphorien, lorsque, le 3 septembre 1793, il apprit que la Convention venait de prononcer sa destitution.

Retiré dans ses propriétés à Saussay (Oise), il fut rappelé après la révolution du 9 thermidor an II, et on lui confia alors de nouveau le commandement en chef de l’armée de l’Ouest.

Canclaux seconda puissamment Hoche, lors de l’affaire de Quiberon, en lui envoyant à propos les renforts dont il avait besoin pour repousser le débarquement des émigrés français qui devait avoir lieu sur ce point.

Envoyé dans le midi, en 1796, pour y organiser l’armée destinée à passer en Italie, il fut nommé à la fin de cette année ministre plénipotentiaire à Naples, et remplit ces fonctions jusqu’en 1797.

Après la révolution du 18 brumaire, le premier Consul l’appela au commandement de la 4e division militaire, et le chargea, de concert avec le général Hédouville de la pacification de la Vendée.

Il obtint sous le Consulat et l’Empire la décoration de grand officier de la Légion-d’Honneur, un siége au sénat conservateur et le titre de comte de l’Empire.

Après la première abdication de Napoléon, Louis XVIII le nomma pair de France et le créa commandeur de l’ordre de Saint-Louis.

Il mourut à Paris le 30 décembre 1817. Son nom est inscrit sur le côté Ouest de l’arc de triomphe de l’Étoile.

CANUEL (SIMON)

naquit en 1767 et gagna tous ses grades militaires dans les guerres de la Vendée. Ainsi, de simple officier au 71e qu’il était, il devint tour à tour, grâce à la protection de Rossignol et de Kléber, adjudant-général, adjoint, adjudant-général, général de brigade et général de division. Il se distingua à Doué et à Savenay. Il se faisait remarquer alors par une grande exaltation révolutionnaire.

En 1796, le Directoire l’envoya à Lyon déclaré en état de siége.

Napoléon ne jugea pas à propos d’employer Canuel dans les armées actives. Il eut -simplement le commandement de quelques places fortes, dans lesquelles il végéta obscurément. Aussi se montra-t-il des plus empressés à saluer le retour des Bourbons. -

On le vit pendant les Cent-Jours se réfugier parmi les Vendéens insurgés, se placer dans les rangs des hommes qu’il avait jadis combattus et devenir chef d’état-major du marquis de Larochejacquelein, comme s’il eût été dans sa destinée de ne combattre jamais que contre des Français.

Louis XVIII conféra à Canuel le triste honneur de présider le conseil de guerre chargé de condamner le général Travot. Son zèle monarchique l’entraîna jusqu’à dénoncer comme attentatoires à la majesté royale les mémoires dans lesquels les avocats de l’accusé se bornaient à invoquer pour leur client le bénéfice de l’amnistie.

A cette même époque, Lyon revit Canuel comme gouverneur de la 19e division militaire. Sa conduite dans cette ville fut déplorable : il déploya contre ses anciens camarades un zèle exagéré. Le mouvement insurrectionnel qui éclata alors à Lyon et à Saint-Étienne fut excité et dirigé par des agents provocateurs. Canuel livra impitoyablement à la cour