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départements l’avaient envoyé à l’Assemblée législative. La gloire de sauver la civilisation et la société semblait la mission glorieuse réservée à sa vieillesse, lorsque, le 10 juin 1849, il fut cruellement enlevé par une attaque de choléra.

Le corps du maréchal Bugeaud a été déposé dans une chapelle sépulcrale de l’Hôtel des Invalides ; il se trouve placé au dessus du cercueil de l’amiral Du-perré, tout près de celui du général Du-vivier.

Le maréchal Bugeaud était un original et un homme d’esprit. Sa finesse et son habileté se cachaient, comme celles de Henri IV, sous les apparences de la bonhomie et de la gaîté.

Le 27 juin 1815, il était à Moustier, sur la Haute-Isère, lorsqu’il apprit le désastre de Waterloo et l’arrivée de 10,000 Autrichiens ; il n’avait, lui, que 1,700 hommes. — a Amis, dit-il, nous •sommes 1,700 chasseurs contre 10,000 lapins, la proportion est excellente et la chasse sera bonne : c’est 3,000 pièces de gibier à laisser sur le carreau. » II ne se trompait que de 40 ; 2,960 Autrichiens restèrent morts ou vifs en son pouvoir.

On connaît la chanson composée par nos soldats sur la Casquette à Bugeaud. En voici le sujet : Dans une marche forcée, sous une chaleur ardente, le maréchal aperçoit un tirailleur sansképy ; il avait laissé le sien dans un engagement, h des Kabyles qui voulaient lui couper le moule. — « Tu as bien fait, lui dit le maréchal, ta tête est bonne à garder ; » et il lui cède généreusement sa propre casquette. —Mais vous, maréchal, s’écrie le soldat confus, vous allez attraper un coup de soleil. — « Non pas, mon ami ; car tu m’apporteras le burnous d’un des premiers Arabes qui nous attaqueront : B

Le tirailleur fit mieux : il enleva un

drapeau ennemi au lieu d’un burnous. Le maréchal reprit sa casquette et donna la croix au brave. Le 24 février 1848, lorsque Louis-Philippe lui retira ses pouvoirs de commandant en chef : — a Sire, lui dit-il laconiquement, Votre Majesté est fichue. » On sent que nous déguisons l’énergie du mot.

Un montagnard soutenait un jour, dans une réunion ministérielle, le droit, qu’il s’arrogeait de s’écrier : Vive la république démocratique et sociale !

— « A quoi bon ? repartit le maréchal Bugeaud ; la république démocratique, vous l’avez ; la république sociale, vous ne l’aurez jamais ! C’est moi qui vous le dis, prenez-en note. »

A Lyon, un pompier ameutait la foule par des propos séditieux. Le maréchal qui passait, va droit à lui :

— « Tu es chargé, lui dit-il, d’éteindre le feu et non de l’allumer. Fais ton métier ou je ferai mon devoir. »

BUGET (CLAUDE-JOSEPH, baron)

né à Bourg, le 10 septembre 1770. Son père, chirurgien-major de l’hôpital de cette ville, l’avait destiné à l’état ecclésiastique ; mais la révolution chassa Buget du séminaire et le jeta dans les camps. Parti comme soldat, il fut nommé sous-lieutenant le 25 avril 1793, dans un des régiments de l’armée du Nord, et attaché à l’état-major de Dugommier, chargé du siège de Toulon. M. Buget se distingua à ce siège et fut nommé adjudant-général, chef de bataillon.

Le 14 juin 179-4, il fut envoyé à l’armée d’Italie en qualité de chef de brigade. Il reçut sa première blessure le 6 germinal an vu sous les murs de Legnano, et le 27 floréal suivant, il fut de nouveau blessé à Marengo. Le premier Consul le récompensa de sa bravoure et de ses services par le grade de général de brigade

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