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Le capitaine de Bréa, frappé de deux coups de feu, le 19 octobre 1813, fut laissé pour mort sur le champ de bataille de Leipzig.

Le 16 juin 1815, aux Quatrce-Bras, à la tête de 140 carabiniers du 1er régiment d’infanterie légère, il chargea à la baïonnette un carré d’Écossais, et, dans cette action, signalée comme un des beaux faits d’armes de la journée, 43 carabiniers et 2 de ses officiers furent mis hors de combat.

M. de Bréa a été nommé chevalier de la Légion d’honneur, le 21 juin 1813, officier du même ordre le 17 mars 1815 ; chevalier de Saint-Louis le 25 août 1823 ; chevalier de l’ordre royal des Deux-Siciles, le 4 mai 1813 ; chevalier de l’ordre du Mérite militaire de Wurtemberg, le 25 août 1813, colonel le 6 janvier 1836, et maréchal de camp le 20 avril 1845.

Dans les funestes journées de juin 1848, le général de Bréa, placé à la tête d’un corps considérable de troupes, s’était emparé des positions occupées par les insurgés sur la rive gauche de la Seine, et avait rejeté ceux-ci hors des murs de Paris. Pour amener la cessation complète des hostilités, le 25 juin, le général, accompagné de M. Mangin, capitaine d’état-major et des chefs de bataillon Desmarets et Gobert, se dirigea vers la barrière de Fontainebleau, dernier rempart de l’insurrection.

Sur ce point, quatre barricades fermaient les côtés des boulevards intérieurs et extérieurs, et protégeaient les insurgés réunis sur les routes de Choisy et d’Italie. La barrière, fermée par une masse de pavés, laissait un étroit passage sur là droite.

Le corps de garde de l’octroi était peuplé d’une foule armée.

Le général de Bréa se présenta en dehors de la barrière, et après quelques paroles, pénétra au delà sur l’invitation qui lui fut faite. Aussitôt il fut entouré et saisi avec ceux qui le suivaient et devint le prisonnier des insurgés.

Des clameurs sinistres s’élevèrent et grossirent. Quelques-uns le prenaient pour Cavaignac. Les moins forcenés le firent entrer dans le poste de l’octroi, mais les cris des assaillants redoublant, on proposa de les conduire chez Dordelin, maire de la commune et propriétaire de l’établissement du Grand-Salon.

Arrivés dans cet endroit, les portes se refermèrent sur la foule furieuse. On essayait de faire fuir le général par le jardin, lorsque les insurgés pénétrèrent dans la maison et entraînèrent la victime au second étage.

Là, on exigea de lui un ordre écrit pour le départ des troupes. Le général succombant à la violence morale et physique, écrivit cet ordre d’une main mal assurée.

Pendant ce temps les commandants Gobert et Desmarets avaient été désarmés et cruellement maltraités.

Tous furent conduits au grand poste, où de nouvelles tentatives furent faites pour sauver le général, par une ouverture pratiquée à l’instant au mur du violon. Un enfant de quatre ans dénonça cette tentative. Les généreux défenseurs du général prirent la fuite.

Quelques minutes après des cris d’effroi se font entendre du côté de la barrière : Voilà la Mobile ! Peut-être était-ce le signal de l’exécution tant de fois annoncée. Toujours est-il qu’au même moment, six coups de fusil retentissent ; le général et son aide-de-camp Mangin tombent mortellement frappés.

Les misérables assassins pénètrent dans le corps de garde ; l’un d’eux enfonce la baïonnette de son fusil dans le ventre du général, un autre lui fracasse le crâne avec sa crosse.

MM. Desmarest et Gobert, qui avaient