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Kellermann ; passé à l’armée d’Italie, Bonaparte le choisit, le 30 messidor an IV (18 juillet 1796), pour commander cinq chaloupes canonnières, qui, simulant une fausse attaque contre Mantoue, devaient attirer sur elles tout le feu de la place, pendant que Murat et Dallemagne dirigeraient la véritable attaque sur d’autres points. Tout réussit comme on l’avait prévu. Andréossy resta immobile sous le feu de toutes les batteries, et la place fut emportée d’un autre côté. Nommé chef de brigade, il continua de se distinguer de telle manière, que Bonaparte, frappé de son intelligence et de son courage, se l’attacha particulièrement, et lorsqu’après les traités de Campo-Formio et de Rastadt il vint à Paris présenter les drapeaux d’Arcole, il se fit accompagner par Andréossy et Joubert.

Le 24 ventôse an VI (14 mars 1798), il fit partie de la commission de la marine chargée d’organiser une descente en Angleterre. Mais on sait que ce n’était qu’un projet mis en avant pour cacher le but des armements préparés dans nos ports. On avait résolu la conquête de l’Égypte. Andréossy fit partie de cette expédition et dirigea les équipages de pont. Là aussi il se fit remarquer comme savant et comme général. A la bataille de Chebreiss, il mérita d’être mentionné dans un rapport au Directoire.

Andréossy trouvait encore assez de loisir pour s’occuper de science. Il fut nommé membre de l’Institut d’Égypte. Attaché à la section des mathématiques, on le chargea de sonder les rades de Damiette, de Bougafie, du cap Bouger, l’embouchure du Nil, le lac Menzaleh et la vallée de Natron. La relation qu’il fit de cette expédition est une des plus curieuses des mémoires de l’Institut.

Au 18 brumaire, Andréossy aida de tous ses moyens le général Bonaparte, qui le nomma, le 15 nivôse (5 janvier 1800) général de division, chef de la 3e division du ministère, commandant de l’artillerie de Strasbourg, et plus tard de celle de Mayence. Le 22 thermidor an X, le Premier consul lui confia la direction générale du dépôt de la Guerre. An l’an XII, il fut nommé membre de la Légion d’honneur, ambassadeur en Angleterre, et grand officier de l’ordre.

A son retour d’Angleterre, il fut nommé inspecteur général d’artillerie et commandeur de la couronne.

Il fit la campagne de 1805, et resta à Vienne jusqu’à la paix comme ministre plénipotentiaire.

En 1806, l’empereur le nomma à la présidence du collège électoral de l’Aude et candidat au Sénat, qui ne l’admit pas dans son sein. Pour le consoler de cet échec, l’empereur le nomma comte de l’Empire en 1808.

Après la prise de Vienne, en 1809, Napoléon l’appela au commandement de cette ville, le nomma grand aigle de la Légion d’honneur, et grand chancelier de l’ordre des Trois toisons d’or.

En 1810, il l’appela au Conseil d’État et président de la section de la Guerre.

En 1812, il fut envoyé comme ambassadeur à Constantinople, et remplacé le 13 août 1814 par le marquis de Rivière. Il avait recueilli de nombreux mémoires qui donnèrent lieu aux mémoires communiqués à l’Institut.

Louis XVIII anoblit le comte Andréossy et le décora de la croix de Saint-Louis.

Au 20 mars, il se rallia à Napoléon. Président du conseil de guerre, membre du Conseil d’État, il signa la fameuse délibération du 25 mars, et fut chargé du rapport sur la déclaration du congrès de Vienne. L’Empereur le fit pair de France le 2 juin, et le gouvernement provisoire le nomma commandant de la 1e division militaire.