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1800, où, l’année suivante, il obtint le grade de lieutenant. Son beau-frère, le général Leclerc, l’emmena à Saint-Domingue lors de la célèbre et funeste expédition qu’il commandait, et le renvoya peu de temps après, avec des dépêches importantes pour le premier Consul.

Sa mission remplie, Jérôme qui avait le commandement de la frégate l’Épervier, repartit sur-le-champ pour la Martinique, et, à la fin de 1802, par suite de la reprise des hostilités entre la France et l’Angleterre, il eut ordre d’établir une croisière devant la rade de Saint-Pierre et l’île de Tabago.

Quelques mois après, obligé par les forces ennemies de cesser sa surveillance, il se retira à New-Yorck, il y épousa en 1803, quoique mineur et sans le consentement de sa famille, mademoiselle Patterson, fille d’un commerçant de Baltimore. Ce mariage, comme celui de Lucien, déplut à Napoléon qui, malgré la douleur et la résistance de Jérôme, tendrement attaché à sa femme dont il avait un fils, le fit casser pour cause de minorite.

En 1805, il revint en France et courut plusieurs fois le risque d’être enlevé par les Anglais pendant la traversée.

L’Empereur le chargea immédiatement de se rendre à Alger pour y réclamer 250 Gênois que le Dey retenait en esclavage.

À la suite de cette mission, qu’il remplit avec succès, il fut élevé au grade de capitaine de vaisseau. Du commandement d’un vaisseau de 74, il passa au commandement d’une escadre de huit vaisseaux de ligne qu’il conduisit, en 1806, à la Martinique.

Cette année même, rentré de France, il fut nommé contre-amiral.

En 1807, il quitta le mer pour prendre le commandement d’un corps de Bavarois et de Wurtembergeois, à la tête duquel il s’empara de la Silésie, succès qui lui valut le grade de général de division, trois mois après la paix de Tilsitt.

Dans le mois d’août 1807, Jérôme épousa la princesse Frédérique Catherine, fille du roi de Wurtemberg, et six jours après (43 août), il fut créé roi de Westphalie. Les diverses puissances reconnurent ce nouveau monarque, qui reçut en même temps de l’empereur Alexandre la décoration de l’ordre de Saint-André de Russie.

Le roi Jérôme avait alors vingt-cinq ans et toute la fougue de la jeunesse. Fier de la position de son frère et de la sienne, il manqua souvent de modération et de prudence dans le choix de ses amis. Napoléon s’exprima sur son compte à Sainte-Hélène avec quelque sévérité. Il l’accusa d’avoir été prodigue ; mais ces défauts de l’âge n’altérèrent pas chez lui les qualités du cœur qui le firent aimer et regretter des Westphaliens. Distingué par un esprit pénétrant et un jugement sain, il commençait à y joindre l’entente des affaires publiques, lorsque les événements politiques vinrent rendre le prince à la vie privée.

Le roi de Wesiphalie fit la campagne de 1812 à la tête d’une division allemande qui se distingua aux combats d’Ostrowna et de Mohilow. Malheureusement il se laissa surprendre à Smolensk, faute désastreuse qui le fit reléguer à Cassel.

Les désastres de 1812 et de 1813 forcèrent Jérôme à quitter son royaume. La princesse son épouse ne le quitta pas dans les jours de l’adversité et l’accompagna à Paris ; mais, au mois de mars 1814, les époux durent se séparer, Jérôme pour rejoindre l’impératrice Marie-Louise à Blois, et la reine pour rentrer dans les États de son père. C’est en quittant