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se rendit la risée de la postérité en s’occupant de discussions abstraites au moment où le bélier brisait les portes de la ville. Dans les affaires, ma marche sera toujours droite et ferme. Aidez-moi à sauver la patrie. »


Situation et nombre despuissances liguées contre la France.


Bien des gens ont accusé Napoléon de témérité, lorsqu’en 1815, quittant l’île d’Elbe, il remonta sur son trône avec la ferme espérance de s’y maintenir malgré la coalition, dont les armées réunies pouvaient être le triple ou le quadruple de celles qu’il lui était possible de leur opposer ; mais Napoléon avait si bien calculé les distances et les temps, qu’il était certain de rencontrer ses adversaires, presqu’à forces égales, sur tous les champs de bataille. Son habileté doit rétablir partout l’équilibre, et toutes les probabilités de la victoire sont en face des Français.

En effet, dès le mois d’avril 1815, les armées russes repassent le Niémen, celles de la Prusse et de l’Autriche sont en partie sur le pied de paix. La plupart des corps prussiens occupent la rive droite de l’Elbe, et une bonne partie de l’armée autrichienne tient garnison dans le royaume de Naples. Les Anglais ont la moitié de leurs forces en Amérique.

Ainsi, l’on calculait que les armées de la Russie, de l’Autriche, de la Prusse et de l’Angleterre, ne pouvaient être complétées chacune à 150.000 hommes (suivant les conventions faites entre ces puissances), et rendues sur les frontières de la France, que vers la fin du mois de juillet. L’armée anglaise, renforcée de celle de Hanovre, ne pouvait compter que 80.000 hommes. Les contingents de Hollande et Belgique, de Nassau, de Danemarck, des maisons de Saxe, de Bavière, de Hesse, de Bade, de Wurtemberg, devaient se fondre dans les années des quatre grandes puissances.

Au commencement de juin il n’y avait que les armées des généraux Blücher et Wellington qui fussent en mesure de se battre ; elles présentaient une force disponible de 200.000 hommes. Les forces combinées contre la France, d’après les documents officiels, s’élevaient aux chiffres suivants :

  • Autrichiens en Italie. . . . . . . . 159.000
  • Autrichiens sur le Haut-Rhin. .150.000
  • Russes en-deçà de l’Oder et en

marche sur le Rhin. . . . . . . . 280.000

  • Prussiens. . . . . . . . . . . . . . . . 220.000
  • États d’Allemagne. . . . . . . . . . 150.000
  • Hollande. . . . . . . . . . . . . . . . . 50.000
  • Grande-Bretagne. . . . . . . . . . . .59.000
  • Total : . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.068.000

Dans la nuit du 12 juin, l’Empereur partit pour l’armée rassemblée sur la frontière du nord de la France.

Napoléon avait formé trois plans de campagne : il s’arrêta au troisième, d’après lequel il devait, le 15 juin, attaquer les deux armées anglaise et prussienne, les séparer, les battre l’une après l’autre, et en cas de revers se retirer sur Paris et sous Lyon.


Situation des armées françaises en avril, mai, juin. — Préparatifs de défense.


En mai, la France comptait 105 régiments d’infanterie, dont l’effectif, l’un portant l’autre, montait à 900 hommes, dont les deux tiers étaient présents sous les armes ; toute l’infanterie présentait donc 80.000 hommes disponibles. Le génie présentait trois régiments chacun de deux mille hommes ; l’artillerie avait 8 régiments à pied et 4 à cheval, ces derniers avaient tout au plus 100 canonniers montés. Les bataillons du train ne comptaient pour ainsi dire que des cadres