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ET JEAN-JACQUES ROUSSEAU.

L’éclat causé par la fuite de la nouvelle convertie, la protection spéciale de Victor-Amédée II et de l’évêque de Genève firent de l’abjuration un événement qui eut du retentissement en Savoie, en Suisse, et sans doute à Rome. M. de Bernex en est félicité de toutes parts.

    tions, usages et ordonnances d’icelle. Je reçois la Sainte Écriture selon le sens et l’intelligence qu’a toujours tenu et tient Notre Sainte Mère l’Église à laquelle appartient le jugement et l’interprétation des Écritures Sacrées et jamais ne la prendrai ni exposerai que selon le commun consentement des Pères. Je confesse qu’il y a 7 sacremens lesquels sont proprement et véritablement appelés sacremens de la Nouvelle loi, institués par N. S. J.-C., savoir, le Baptême, la Confirmation, la Sainte Eucharistie, la Pénitence, l’Extrême-Onction, l’Ordre et le Mariage. Je reçois aussi et admets les cérémonies approuvées par l’Église et usitées en l’administration des dits sacremens. Je professe qu’en la Sainte Messe on offre à Dieu un sacrifice véritable qui est propitiatoire pour les vivans et pour les morts et qu’au sacrement de l’Eucharistie sont vraiment et substantiellement le corps et le sang avec l’âme et la divinité de notre Sauveur Jésus-Christ, et qu’en icelui est faite une conversion de toute la substance du pain au corps et du vin au sang, laquelle conversion l’église catholique appelle transsubstantiation. Je confesse aussi que, sous l’une des espèces, on prend et reçoit Jésus-Christ tout entier son vrai sacrement. Je crois qu’il y a un Purgatoire où les âmes détenues peuvent être soulagées par les suffrages et bonnes œuvres des fidèles ; qu’on doit invoquer les Saints et honorer leurs reliques et leurs images. J’avoue que Notre Seigneur a laissé en son église la puissance d’absoudre des péchés pour énormes qu’ils puissent être et de donner des indulgences dont l’usage est très salutaire au peuple chrétien. Je reconnais la Sainte église catholique apostolique et romaine être la maîtresse et la mère de toutes les Églises et promets et jure obéissance au Pontife romain, successeur de saint Pierre, prince des Apôtres et vicaire de Jésus-Christ. Je fais profession de tout ce qui a été déterminé par les Conciles généraux, notamment par le Concile de Trente touchant le péché originel et la justification. Ensemble je déteste, réprouve et condamne tout ce qui est contraire à iceux et généralement toutes les hérésies qui ont été condamnées par l’Église, protestant que je veux vivre et mourir dans la foy que j’embrasse présentement, moyennant la grâce de Dieu.
    Ainsi moi …… susdite, le promets, le voue et le jure, et ainsi Dieu me veuille aider et les Saints Évangiles que je touche.