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puissances célestes, faites, ô Christ, que moi malheureux, je puisse venir à votre rencontre porté sur les nuées. »

« Quand vous viendrez siéger au lieu que vous aurez choisi dans la vallée de larmes, pour prononcer votre équitable jugement, Seigneur de miséricorde, ne dénoncez pas mes faiblesses secrètes, et ne me confondez pas devant les anges : mais accordez-moi votre grâce, ô mon Dieu, et prenez pitié de moi. »

Les saints Pères ont agi sagement, en livrant à nos méditations le second et terrible avénement du Sauveur, immédiatement après les leçons consolantes renfermées dans les paraboles du publicain et de l’enfant prodigue ; l’amour de Dieu pour les hommes est immense, mais nous ne devons pas en tirer un prétexte pour nous relâcher et nous dire à nous-mêmes : Dieu est bon ; quel que soit l’époque de ma conversion, j’aurai toujours le temps d’accomplir ses commandements. Or, les saints Pères, en montrant la punition réservée aux transgresseurs de la loi, ont cherché à tirer l’homme de son apathie, et à l’exciter au bien, afin qu’il ne s’abuse point sur la miséricorde divine, et qu’il sache bien que le Seigneur est en même temps un juge équitable qui rendra à chacun selon ses œuvres.

Après cette commémoration du jugement dernier, vient la semaine du carnaval ; elle précède immédiatement le carême et doit servir comme de purification et de transition à l’abstinence rigoureuse, pour épargner au corps les inconvénients d’un changement trop