Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/158

Cette page n’a pas encore été corrigée

ressuscité, allégresse éternelle ! » Tout ce cantique divin, le plus excellent de tous les cantiques spirituels, a découlé de l’âme inspirée de St. Jean Damascène ; c’est le monastère de saint Sabbas, qui le premier en a eu connaissance dans la vallée de larmes, et qui en a fait hommage à l’Église. Ce cantique est comme une éjaculation extatique de l’âme ; les idées lumineuses du poëte embrassent le ciel, la terre, les abîmes : lui-même est plein du Christ qui remplit tout l’univers.

« Maintenant la lumière a tout pénétré, et le ciel et la terre et les abîmes, et tout ce qui est créé : que tout ce qui est créé célèbre la résurrection du Christ, car il est notre fondement ! »

Par le second irmoss (1-er verset de chaque section) de son cantique, Damascène invite les fidèles à venir « boire d’un breuvage nouveau, qui découle miraculeusement, non d’une pierre aride (que Moïse a frappée de sa verge), mais du tombeau du Christ, d’où jaillit une source d’incorruptibilité. »

Comme un enfant qui se cramponne au sein de sa mère, ou s’enveloppe dans les plis de sa robe, pour ne jamais s’en séparer, de même l’auteur du cantique, uni au Rédempteur par l’esprit, ne le quitte pas un instant :

« Hier je me suis enseveli avec vous, ô Christ ! aujourd’hui je me réveille en votre résurrection ; hier je me suis crucifié avec vous : glorifiez-moi avec vous, ô Sauveur, dans votre royaume ! » Dans l’intervalle des irmoss, pendant la répétition fréquente des versets aux-