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tonnaient leurs cantiques ? — Vient ensuite une magnifique peinture de la création : Comment le Seigneur opposa une barrière à la mer qui débordait ; comment il lui donna pour vêtement les nuages et l’enveloppa d’obscurité, et comment il lui marqua ses limites, en disant : « vous viendrez jusque-là, et vous ne passerez pas plus loin, et vos flots viendront se briser ici. »

Chacune de ces questions est terrassante par son immensité inaccessible à la faiblesse humaine. Job, écrasé sous ce poids, répond enfin comme on doit répondre du fond de son cœur, et non selon l’orgueil de l’esprit, tout homme qui ose sonder les desseins de Dieu : « je sais, Seigneur, que vous pouvez toutes choses, et qu’il n’est pour vous rien d’impossible. » Alors, en reconnaissant son néant, tout homme pourra aussi dire au Seigneur avec Job : « auparavant mon oreille avait seulement entendu parler de vous, et maintenant je vous vois de mes propre yeux. »

Cette communication si consolante avec Dieu, qui nous est devenue accessible dans notre nature humaine par la communion de son vrai corps et de son vrai sang, est exposée dans une épître touchante de saint Paul, qu’on lit pendant la messe ; puis l’évangéliste saint Matthieu nous fait passer successivement de la sainte Cène au commencement de la passion du Seigneur, à sa prière de douleur sur le mont des Olives, à l’amère trahison de Judas et au renoncement de saint Pierre. À ce terme formidable s’arrête la lecture de l’Évangile ; l’hymne des chérubins, est aus-