Page:Mouravieff - Lettres à un ami sur l'office divin de l'Eglise catholique orthodoxe d'Orient, trad. Galitzin, 1850.djvu/126

Cette page n’a pas encore été corrigée

même sujet à vêpres, office qui en ce jour est célébré avec la messe de saint Basile, parce que l’heure du soir correspond avec celle de la sainte Cène.

« Le Seigneur m’a donné une langue savante, afin que je sache employer la parole en temps opportun. J’ai abandonné mon corps à ceux qui le tourmentent, mes joues à ceux qui les frappaient ; je n’ai point détourné mon visage des crachats de l’ignominie. Le Seigneur Dieu a été mon appui, c’est pourquoi je n’ai point été confondu, mais j’ai présenté mon visage comme une pierre très-dure ; et je sais que je ne rougirai point, car celui qui me justifiera est auprès de moi. »

Les versets du jeudi saint expriment d’une part la méchanceté des Juifs et la trahison de Judas, et de l’autre la patience de l’Agneau de Dieu :

« Déjà le conciliabule des Juifs s’assemble pour livrer l’auteur de tous et de toutes choses à Pilate. Ô méchants, ô infidèles ! ils s’apprêtent à mettre en jugement celui qui viendra juger les vivants et les morts, ils livrent à la souffrance celui qui nous guérit de nos souffrances ! Que votre longanimité est grande, Seigneur infiniment patient, gloire vous soit rendue ! »

« L’Agneau, prophétisé par Isaïe, marche à un sacrifice volontaire et offre ses épaules aux blessures, ses joues aux soufflets ; il n’a pas détourné son visage de la honte des crachats, il se laisse condamner à un supplice ignominieux ; incapable de pécher, il a voulu tout accepter, pour accorder à tous la résurrection d’entre les morts. »