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Le Seigneur, en allant volontairement au-devant de sa passion, dit à ses apôtres : « Nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré, comme il est écrit de lui. Suivons-le, purifiés de pensée, crucifions-nous avec lui, soyons comme morts aux douceurs de la vie, afin que nous ressuscitions avec lui et que nous entendions sa voix nous dire : je n’entre plus dans la Jérusalem terrestre, mais je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu, et je vous ferai monter avec moi dans la Jérusalem d’en haut, dans le royaume du ciel. »

« Seigneur, vous avez dit à vos disciples : En me contemplant, ne vous enorgueillissez pas d’un vaine sagesse, mais prenez l’humilité pour guide ; buvez à la même coupe où je bois, afin que vous soyez aussi glorifiés avec moi dans le royaume du Père. »

« Riche en divinité, Créateur moi-même, je suis venu me dévouer au service d’Adam, réduit à la misère, je me sois volontairement revêtu de son image, et inaccessible à la passion par ma divinité, j’ai voulu donner mon âme pour lui. »

C’est par ses exhortations élevées, parlant comme du Sauveur lui-même, que la grande semaine de ses souffrances nous instruit dès le premier office de matines, et continue à nous guider de même pendant les jours qui suivent. Ceux qui ont servi d’organes à ces hautes inspirations sont deux poëtes spirituels, tous deux anachorètes et pontifes en même temps ; l’un quitta son troupeau pour s’enfoncer dans la solitude, l’autre fut tiré du silence de sa retraite pour