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qui, comme des guides de l’ancienne loi, la conduisent vers la nouvelle, afin qu’elle ne préfère point les puits des pensées de Chanaan aux sources de la pierre d’où jaillit la sagesse divine.

« David, choisi pour régner, a été oint avec une corne d’huile sainte, et toi, mon âme, si tu aspires au royaume d’en haut, oins-toi de larmes, au lieu de saint chrême. »

Ensuite il lui présente de terribles exemples dans Saül et Absalon, dans Salomon, qui perdit la sagesse, dans Roboam et dans Jéroboam qui partagèrent le royaume, dans le lépreux sacrilége Osias et dans l’impie Achab, persécuteur des prophètes.

« Si, à son exemple, tu rejettes les paroles d’Élie de Thesbé, alors, devant toi aussi, ô mon âme, le ciel se fermera, et tu seras atteinte de la famine envoyée par Dieu ; mais rends-toi semblable à la veuve de Sarepta et nourris l’âme du prophète. »

« Tel qu’un homme qui se réveille après un songe, j’ai vu mes jours dissipés, et je pleure sur ma couche comme le roi Ézéchias, en implorant quelques années de vie de plus ; mais quel autre Isaïe t’apparaîtra, ô mon âme, sinon le Dieu de tous ? »

Après avoir passé en revue tout l’Ancien Testament, l’auteur du cantique élève enfin ses oraisons vers l’auteur de la vie ; il crie comme le larron : « Souvenez-vous de moi » ; il dit comme le publicain : « Mon Dieu, ayez pitié de moi pécheur » ; imitant la chananéenne et les aveugles dans leur persévérance, il répète avec eux : « ayez pitié de moi, fils de David. »