Page:Morice - Paul Verlaine, 1888.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Banal comme l’amour, la mort et la beauté,
Marbre pur envolé de bannières de soie.
Au geste du Poëte un temple se déploie
Où s’exhale en amen toute l’humanité.

Banal comme l’amour, la mort et la beauté,
En cris d’ivresse, en fleurs de feu tonne et flamboie
Sous des nuages d’or fauve un jardin de joie
Où s’exhale en désir toute l’humanité.

Graves processions et vagues théories,
Des bosquets radieux aux voûtes assombries
Va, priant et riant, toute l’humanité :

Et vers le ciel penché sur cet éternel drame,
Banal comme l’amour, la mort et la beauté,
Monte l’accord d’un Psaume et d’un Epithalame.

Charles Morice.