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tre. En elles, Jhouney trouva la certitude et la paix que tant d’autres cherchent vainement ailleurs. Aux origines de toute pensée moderne, dans les ténèbres striées des seules vraies clartés, dans les doctrines des Sages très anciens, Alber Jhouney a cherché[1] la Sagesse et la Lumière, dans le plus certain reflet d’Absolu qui ait vivifié la pâle conscience des hommes, dans l’immémoriale philosophie des Initiés. Au foyer de ces vérités, ce poëte très obscur, mais qui est de ceux dont parle M. Villiers de l’Isle-Adam, de ceux qui portent dans leur poitrine leur propre gloire, a puisé des beautés très nouvelles et très lumineuses. — Occultistes et Mages raille qui voudra ! Devant la Foi, la moquerie est l’attitude naturelle du Doute

qui ne consent pas à mourir ; mais cette raillerie a

  1. D’autres ont pris le même chemin. Indiquons seulement le poëte Stanislas de Guaita et le romancier Joséphin Pelladan. Ce sont deux artistes au plus beau sens du mot, et si j’avais eu le devoir et la pensée de parler de tous les écrivains jeunes, j’aurais dû (non sans les réserves que nécessiteraient tels très blâmables écarts du second, son style souvent de feuilletonniste et le théâtral de son procédé) faire leur place au poëte de Rosa Mystica, au romancier du Vice Suprême. Mais je le répète, ce n’est point ici un répertoire. Les poètes que j’ai choisis suffisent à la démonstration que j’ai voulu faire. — Qu’ici pourtant s’inscrivent encore ces noms de bons écrivains : Vielé Griffin, Paul Adam, Stuart Merril, Darzens, Mikhaël, La Tailhède, de la Villehervé, Jean Lorrain, George Lorin, Guigou, Bozaire, Clerget, Michelet, Victor Margueritte, Louis Marsolleau, Ajalbert, Bunand, Leclercq, Randon, Tellier, Vallette, Aurier, Roux, Quillard, Roinard, Barthélemi, Vidal, Brinn’gaubast.