Quand le lecteur apprendra que les gouvernants de l’Assiniboia ne firent rien dans la suite pour venger ce double affront et affirmer leur autorité, il pourra juger lui-même du degré de despotisme qui régnait dans ce petit pays avant 1869-70. Peut-être sera-t-il aussi tenté de faire la comparaison entre la portée de l’intervention des métis français en 1849, et les résultats logiques et inévitables de l’ingérence dans les rouages de la justice d’une partie de la population anglaise en 1863. Cette ingérence, qui ne pouvait qu’inspirer le mépris des tribunaux, devait bientôt porter des fruits. L’affaire du Dr Schultz illégalement délivré de prison en sera une des premières conséquences ; puis, quand les étrangers venus d’Ontario auront par leurs actes et leurs discours, non moins que par les excitations de leur presse, achevé de discréditer l’autorité établie, le pays sera mûr pour les événements de 1869-70.