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heure du soin de ses clients. Il fallait décidément admettre que d’autres règles étaient en vigueur à Mondorf : ce simple fait fit grande impression sur le jeune malade, et lui inspira sur le coup une profonde sympathie pour le docteur. Avec la sympathie naquit la confiance, et une grande consolation inondait le cœur du pauvre garçon quand M. Petit s’approcha de lui.

— Eh ! bonjour, mon ami, disait-il. Comment avez-vous passé votre première nuit dans notre pays ?

— Fort bien, M. le docteur, je vous remercie, répondit Fernand. Votre promesse de me faire, dès aujourd’hui, commencer le traitement de ma maladie, m’avait enlevé un grand souci, celui de vous voir m’abandonner à mon malheureux sort, comme tout le monde avait fait jusqu’ici. Le calme de l’esprit m’a permis de goûter une nuit de bon sommeil, et j’en suis tout réconforté : j’en ai si peu l’habitude !

— Nous remettrons tout cela dans l’ordre, cher monsieur. Mais, je vous le répète, il faudra être bien obéissant, savoir être patient aussi : à cette condition, la santé vous sera bientôt revenue.

— Ah ! docteur, puis-je espérer ?…

— Tout : les eaux de cette source sont merveilleuses, et je ne doute pas que l’usage, combiné avec une active médication, que nous vous en ferons faire, ne vous rende bientôt toutes les forces perdues.

Vous avez tâté déjà le goût de cette eau, sans doute ?…

— Oui, docteur, j’en ai tantôt bu un plein verre. Non sans dégoût, je l’avoue, mais on assure que l’habitude est vite prise.