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l’esprit pour trouver un moyen de faire revenir Raymonde sur sa détermination, ne trouvant toujours rien.

Il fut pris alors d’un grand désespoir et de nouveau pleura. Et avec les pleurs qui coulaient le long de son visage, la réaction se fit enfin. Il s’agenouilla et pria…

Quand il se releva, il avait retrouvé un peu de calme et se mit à envisager courageusement sa situation. Quel était son devoir ? Évidemment, il lui était impossible de demeurer plus longtemps à Mondorf : c’eût été paraître s’obstiner à poursuivre Mlle Dubreuil. Il fallait donc, partir. Dès le matin, il irait trouver le docteur, lui demanderait conseil sur le choix à faire d’une ville d’eaux où il irait achever sa convalescence, et partirait le soir même…

Mais non !… à quoi donc pensait-il ? Ne se rappelait-il plus que M. Dubreuil devait partir avec ses filles le lendemain, le surlendemain au plus tard, pour rentrer à Paris. C’était donc un jour, deux au plus à patienter. Il lui suffirait d’ici là de ne plus paraître aux endroits où il était accoutumé de rencontrer Raymonde. Même, qui l’empêcherait de prendre ces deux jours pour aller visiter Luxembourg, qu’il ne connaissait pas ? Il y trouverait bien un hôtel confortable, et le temps s’écoulerait vivement. Oui, c’était là sans contredit le parti le plus sage…

Il était grand jour quand Fernand s’y fut définitivement arrêté : déjà le mouvement s’éveillait dans l’hôtel. Les baigneurs les plus matineux sortaient, se dirigeant vers la source : le jeune homme eut l’idée qu’une grande verrée d’eau le remettrait, et il descendit.

Comme il s’en revenait, l’estomac maintenant