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du salon où ces messieurs causaient. C’était la première fusée du feu d’artifice, qui éclatait dans le ciel noir, retombant en un superbe panache d’étoiles dont, en bas, les oh ! et les ah ! d’admiration saluaient l’évanouissement.

On descendit pour faire honneur à la fête. Et comme on arrivait au bas de l’escalier, le régisseur parut tout à coup, demandant M. Dubreuil. Un étranger, arrivé à Mondorf le soir même, s’était informé à l’hôtel : on l’avait envoyé à l’établissement où devait se trouver, disait-on, la personne qu’il cherchait…

— Un étranger ! Et à pareille heure !… Qui cela peut-il être ?…

On courut au cabinet du régisseur. Quelle surprise ! C’était l’ami Florian, qu’un beau caprice avait pris tout à coup de tenir la promesse faite au printemps et qui arrivait de Paris, tout d’une traite, sans même se faire annoncer par un télégramme.

— Et je m’en félicite vivement, cher ami, disait-il, maintenant surtout. Si j’avais commis la maladresse de t’avertir, j’aurais peut-être en ce moment la fatuité de croire que ce feu d’artifice envoie ses pétarades en mon honneur !

Mais on appela Raymonde et Marcelle que surprit, agréablement la visite du bon ami. Marcelle surtout, car M. Dubreuil avait avoué déjà sa faiblesse de tantôt, disant qu’il était maintenant impossible de partir. Florian était là : on ne pouvait pas, franchement, l’obliger à repartir sans reprendre haleine, c’était donc le sacrifice à lui faire d’une semaine au moins.

— Le sacrifice ne sera pas bien pénible, dit Florian. Rien ne te presse de rentrer encore, mon