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cependant, c’était parce qu’il voulait remercier sincèrement la Société de gymnastique, tant au nom des baigneurs invités à la fête qu’au sien propre, du plaisir véritable qui venait de leur être procuré. Il n’était pas assez compétent pour croire que son jugement pût avoir le moindre poids : mais pour ne rendre que l’impression sincère faite sur lui au cours des divers exercices, il n’hésitait pas à reconnaître que l’exécution en avait été parfaite. Jamais, à Paris, il n’avait refusé une seule invitation aux fêtes données par les grandes sociétés de gymnastique de la capitale : il avait assisté à de nombreuses fêtes de ce genre et avait ainsi le droit, quoique incompétent en matière d’appréciation absolue, d’établir une comparaison entre les exercices inscrits au programme de ces fêtes et ceux auxquels il venait d’assister. Eh bien ! cette comparaison, il l’établissait sincèrement : et le résultat en était qu’elle était loin de nuire à la réputation de la Société luxembourgeoise. Or, franchement, il ne s’attendait point à cette surprise, et le plaisir qu’il avait goûté n’en avait été que plus vif. Encore une fois donc, il remerciait cordialement ceux qui le lui avaient procuré…

Il lit une pause. Les auditeurs prirent le change et crurent qu’il avait terminé. Dans le moment d’hésitation qui précède la volée des applaudissements, et qui ne serait pas long certainement, les mains se cherchaient, les têtes se penchaient, dans un branlement d’approbation préalable…

Mais il reprenait déjà le fil de son discours, un moment interrompu, et entrait dans le vif de son sujet. Sans s’attarder davantage au détail des exercices auxquels il venait d’assister, il allait parler