Page:Moressée - Un mariage à Mondorf, 1887.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.


X


Ce jour-là M. Pauley vint au Casino de fort bonne heure. En quittant la veille Raymonde et Monsieur Dubreuil, qui l’avaient conduit jusqu’à la gare, il avait laissé pressentir à ses amis que ses occupations le retiendraient fort tard et qu’il ne pouvait pas promettre de venir. Peut-être trouverait-il un moyen cependant de se dégager avant la soirée et de profiter du tramway de six heures…

En le voyant s’avancer hâtivement sous les arbres de l’avenue, Raymonde, qui revenait de la source et s’attardait à voir les papillons secouer leurs ailes aux verveines empourprées des corbeilles, fut prise un moment d’inquiétude. Qu’arrivait-il donc ?… Et, voulant savoir tout de suite, elle s’élança.

Mais elle fut bien vite rassurée. M. Pauley venait de lui envoyer, de loin, un grand coup de ce chapeau gris tyrolien contre la fantaisie duquel elle avait exercé naguère la pointe spirituelle de sa malice de Parisienne, C’était le chapeau des excursions, le chapeau des promenades sous bois : son ami avait coutume de ne le mettre jamais que lorsqu’il dépouillait complètement pour une journée l’homme officiel.

— Il le met, disait Raymonde, quand il est as-