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VII

DE LA VALLÉE 16 DE OCTUBRE AU LAC FONTANA


Le 18, de bonne heure, je laissai le campement central établi près du Commissariat et je me dirigeai à Tecka, accompagné du colon nord-américain Nixon, type du pioneer, qui connaissait le territoire jusqu’aux environs de l’Aysen. La charrière monte des coteaux glaciaires très herbeux qui dominent le cours encaissé du rio Corintos, puis elle tourne un peu vers Sunicaparia, marécage fertile au bord duquel s’opère, encore une fois, la division des eaux continentales dans la moraine latérale du bras transversal de l’ancien glacier d’Esguel. Là, un simple monticule de pierres entrainées, de moins de quatre mètres de haut, sépare dans la plaine les eaux qui vont au Tecka de celles qui s’écoulent dans le Corintos.

Après avoir dépassé les hautes collines, on descend dans la vallée de ce fleuve, et, par des coteaux volcaniques et glaciaires, on arrive aux gradins ou terre-pleins du cours supérieur du rio Corintos qui descend du sud entre d’énormes dépôts glaciaires très caractéristiques. Le paysage qu’on a devant soi est essentiellement glaciaire, et les huit plateaux échelonnés indiquent autant de niveaux de l’ancien et immense lac. La grande quantité de cailloux roulés provient indubitablement des chaînons andins de l’ouest. À l’est, la vallée est dominée par des monts composés de schistes et de grès métamorphiques.

Dans une inflexion des monts se trouve la lagune Cronometro, sans débouché lors de mon passage, mais qui, autre-