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l’ouest (700 m.). La colline noirâtre, jaunâtre, se détachant sur la plaine verdoyante (820 m.), mesure plus de cinq kilomètres du nord au sud, et forme un excellent belvédère (820 m.) qui permet d’embrasser un paysage étendu jusqu’aux gorges de l’occident, et tandis que la caravane chemine lentement vers le sud, je la gravis pour rafraîchir mes souvenirs.

Dans des publications antérieures, depuis 1880, j’ai mentionné les intéressants traits orographiques qui s’observent de là. Comme je l’ai déjà dit plus haut, le fleuve est dominé à l’est par le massif volcanique du sud d’Apichig, limité au sud par une large ouverture qui conduit à la belle vallée de Quelujaquetre, à la confluence de l’Arroyo Lelej et du Rio Maiten (Chubut), et près de la station (paradero) de Cushamen où passa la nuit le capitaine Musters dans son mémorable voyage de Punta Arenas à Carmen de Patagones. Au nord, on voit descendre le Maiten, depuis le chaînon longitudinal d’une certaine élévation situé au nord ouest. Plus près, on observe la gorge située en face d’Apichig, où sort d’une moraine frontale secondaire la rivière qui donne le nom au fleuve ; puis vient un pittoresque massif aux deux tiers boisé et dont le sommet le plus élevé (1990 m.) se trouve en face de Caquel-Huincul ; au pied de ce massif, se trouve la grande plaine glaciaire qui remplace le glacier disparu avec les débris andins que celui-ci laissa. La colline de Caquel-Huincul est semée de blocs erratiques qui mesurent jusqu’à cinquante mètres cubes. À l’ouest de la plaine morainique, qui commence au pied de la colline, les eaux descendent à l’occident, et la dépression que j’aperçus, en 1880, à travers le défilé correspond, non pas au lac Puelo, comme je le supposai alors, mais au lac Epuyen qui débouche dans celui-là.

Plus au sud, derrière la haute moraine appelée Cabeza de Epuyen, s’élèvent les cimes neigeuses de Tres Picos (2500 m.) qui précédent la haute chaîne neigeuse correspondant probablement à l’enchainement central des Andes, à en juger par les publications des explorateurs chiliens. Au sud-sud-ouest, on aperçoit la longue dépression de la région de Cholila ou Cholula, la terre des Chululakenes de la tradition ; là commence la série des lacs qu’alimentent le Fta-Leufu, et que doit reconnaître M. Lange.

Au sud on aperçoit la continuation de la vallée longitudinale et la dépression de Lelej. MM. Fischer et Stange, qui traversèrent au sud par Cushaman qui est le chemin ordinaire entre le Rio Tecka, 16 de Octubre et Nahuel-Huapi, décrivent ce parage de la manière suivante : Le premier (d’aprés l’expres-