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de lac Falkner. Ne pouvant l’explorer entièrement par voie terrestre, il construisit un radeau, et en mettant alternativement à contribution ces deux modes de locomotion, il put arriver jusqu’à son extrémité où se déverse une rivière d’un kilomètre qui donne issue aux eaux d’un autre lac situé plus à l’ouest, également nouveau pour la géographie, qu’il baptisa du nom du pilote Villarino. Ces lacs sont extrêmement pittoresques, comme on peut en avoir une faible idée avec le paysage du lac Villarino, reproduit sur la planche XXXIII.

Gravissant une colline, Soot observa qu’à quelques dix kilomètres à l’ouest de ce dernier lac s’élevaient de hauts sommets neigeux, lesquels, d’après lui, doivent former la division des eaux de la Cordillère. Il remarqua aussi qu’à l’extrémité du premier lac s’étend une gorge assez large, faiblement inclinée dans la direction nord-ouest. Il est à supposer que c’est dans cette dépression que s’effectue la réunion des eaux des lacs situés à l’ouest du lac Metiquina. Ensuite, il se dirigea par la gorge du rio Traful au lac du même nom (planche IX, fig. 3). Ne pouvant suivre ses rives par terre, il construisit un radeau, et avec Hauthal il navigua jusqu’à son extrémité par le bras nord (pl. XXXIV). Sur la rive sud de ce dernier, ils gravirent une montagne élevée de 800 mètres au-dessus du niveau du lac, découvrant de son sommet, au nord, le Pillan ; au sud, le Pantoja ; à l’ouest, les cerros Cuervo, Puntiagudo, etc., et les sommets neigeux qui, depuis ces derniers, s’étendent jusqu’au Puyehué-Falso ; le tout présentait un ensemble de sommets escarpés avec de nombreuses gorges ; au nord, on apercevait un lac.

Profitant d’un fort vent de l’ouest et utilisant la tente en guise de voile, ils revinrent au Traful. Ce lac est très profond et entouré de hauteurs considérables, couvertes d’épaisses forêts ; la température de ses eaux est de douze à treize degrés centigrades. Ses bois pourraient être amenés par eau à des endroits habités.

Soot démontra que la carte de l’explorateur Fischer est, en grande partie, erronée, surtout en ce qui concerne les issues des lacs Traful et Filohuehuen ; quant au lac Manzana, il n’existe pas.

À peu de distance du point où le rio Traful s’incorpore au Limay, le premier de ces cours d’eau reçoit du sud-ouest une rivière volumineuse : c’est l’arroyo Cuyé-Manzana.

Le voyageur traversa ensuite les collines pour arriver au Caleufu et à la vallée de Maipu, et, de la, à Junin de los Andes, en route pour le lac Huechu-Lafquen. Son itinéraire passe ensuite par les cerros de la Virgen et de Malal-Cahuallo, et, par