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sieurs autres dépressions, entre autres celles de Cuy, laquelle, d’après les indiens, ne se termine qu’à l’Atlantique.

Le 12 juin, il arriva au fort General Roca.

Le 29 février, Frey quitta le campement de la colonie et suivit le chemin général de Lelej ; en recherchant ensuite à l’ouest les monts de Cholila, il traversa le parage appelé « La Puerta » par où court un ruisseau qui, avant de s’unir au Lelej, forme une petite lagune jusqu’au point où les eaux du rio Chubut se séparent de celles du Fta-Leufu. De là, s’étendait au nord la grande plaine ; au sud-sud-est, on apercevait une vallée en partie marécageuse, limitée à l’est par les monts de Lelej et Esguel, et circonscrite au couchant par des coteaux de 200 à 400 mètres de hauteur ; arrivé au sommet de ces derniers, Frey aperçut à l’ouest un des lacs de Cholila et au sud-ouest un autre lac de plus grande dimension, et plus loin encore, à la ligne occidentale de l’horizon, les monts de Cholila couverts d’une faible couche de neige.

Pour arriver à ces lacs, dont il n’a pu observer l’embouchure, il passa par la confluence de deux rivières qui naissent dans les monts de Cholila et qui coulent au Fta-Leufu par un cañadon s’ouvrant au sud. Ne pouvant atteindre la rive sud du lac le plus éloigné par suite de l’épaisseur de la forêt, il arriva au Fta-Leufu qui, à ce point, a environ quarante mètres de largeur et coule tranquille et profond.

En remontant son cours dans la direction de l’ouest, il trouva un troisième lac de plus de quinze kilomètres de long sur trois environ de large, qui va de l’ouest à l’est, et d’où sort le Fta-Leufu : c’est le lac Cholila. Dans le fond, une chaîne, dont les sommets présentent une couche de neige d’une certaine épaisseur, se dirige au sud où elle paraît liée au mont Tres Picos et terminée par le Puntiagudo, tandis que les monts de Cholila la limitent au nord. Le fleuve est guéable un peu avant sa confluence avec l’arroyo Cholila, son tributaire, qui reçoit à son tour un cours d’eau de l’est, donnant issue aux eaux d’un quatrième lac, le Misterioso, alimenté par l’eau que condensent des sommets neigeux.

Frey arriva ainsi au plus considérable des cinq lacs observés, et dont l’axe principal va du nord au sud. De là, en suivant les monts de Cholila, et s’élevant toujours davantage jusqu’au point où ceux-ci prennent la direction de l’ouest, il atteignit l’arroyo Epuyen. Ce cours d’eau a sa source dans un sixième lac de dix kilomètres de long, alimenté par les eaux