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but, mais elle était trop petite pour résister sur des eaux aussi agitées ; heureusement, ils en trouvèrent une autre construite là même par les chercheurs d’or, et qu’ils se réservèrent d’employer, s’il n’était pas possible de pénétrer par terre jusqu’au fond du lac. Ils reconnurent l’embouchure du Senguerr qui a, en cet endroit, environ vingt-cinq mètres de large ; il coule entre des rives de dix mètres de hauteur et son courant est très rapide. Après avoir terminé les observations astronomiques et trigonométriques, ils entreprirent la marche vers l’ouest par le côté sud. Ils trouvèrent des travaux de mines, surtout dans une gorge qui descend au sud ouest du Mont Katterfeld. Il y a là de l’or, de l’argent et du fer. Koslowsky put recueillir des échantillons de charbon, d’intéressantes plantes fossiles et des ammonites. Ces fossiles sont bien conservés et appartiennent probablement à la formation jurassique inférieure ou au lias. Cette formation a déjà été observée dans les régions du Carrenleufu, dans les montagnes de l’ouest de la vallée, et on la rencontre également à l’ouest du Lac Argentino. Les roches observées sont des quartzites, des grès, des grauwakes, des porphyres et des andésites, mais il doit s’y trouver aussi du granit, puisque j’en ai trouvé à l’état fragmentaire dans les moraines à l’orient du lac. De là, à l’ouest, leur marche fut rendue pénible par les rives pierreuses ou dans le bois incommode dont les arbres atteignaient jusqu’à quinze mètres de hauteur (planche XXV) ; de sorte qu’après deux jours ils se virent obligés de laisser leur pesant bagage pour pouvoir aller plus loin. Au sud du lac, se présentent de petites collines couvertes de bois touffus et séparées par des marais et des rivières qui descendent de montagnes assez élevées déjà couvertes de neige. Ils continuèrent ainsi deux autres jours pendant lesquels le temps pluvieux rendit la marche plus pénible jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à un point impossible à dépasser avec des charges.

Ayant fait l’ascension d’une des hauteurs voisines, Arneberg vit que le lac qu’il avait à ses pieds n’était pas le lac Fontana, mais celui de La Plata (ce qui confirmait la découverte de Steinfeld et Botello), et que ce bassin lacustre s’internait profondément à l’ouest. À quelque dix kilomètres de distance, une montagne neigeuse, dont les versants descendaient à pic, rendait impossible la marche sur la rive, ce qui les obligea à revenir au campement général pour continuer l’exploration par eau dans le bateau des mineurs. Le 10, ils atteignirent la hutte abandonnée par ceux-ci et réparèrent le bateau assez endommagé. Occupés à faire le relevé du lac Fontana, ce n’est que