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VIII

DU LAC FONTANA AU LAC BUENOS AIRES


Je ne devais pas me reposer un instant, car je voulais atteindre le lac Buenos Aires, et revenir au Senguerr à temps pour me rencontrer avec les expéditionnaires du lac. Dans l’après-midi, nous gravîmes la hauteur qui sépare le Senguerr de l’Arroyo Verde et nous passâmes la nuit sur ses rives, débusquant un couple de pumas qui y avaient établi leur repaire et leur garde-manger.

L’Arroyo Verde naît au pied sud-est du pittoresque Mont Katterfeld (1800 m.) et descend du sud-ouest par une gorge étroite qui serpente sur un cône de déjections qui a rempli de ses débris la grande vallée si fertile.

Tous ces terrains sont aurifères, et il se trouve de l’or, m’a-t-on dit, sur la montagne elle-même dans les alluvions glaciaires qui la recouvrent. Si la chose est exacte, on doit retrouver les veines aurifères dans la grande Cordillère, dans les montagnes inconnues qui limitent la dépression du lac La Plata et dont les énormes glaciers, qui se voient dans le lointain depuis le Cerro Katterfeld, formèrent, à l’époque de leur plus grande extension, les sédiments aurifères.

Le lendemain, nous retournons aux plaines ondulées de la Patagonie ; de ces petites élévations, on distingue une fissure longitudinale à l’ouest, et nous trouvons une autre dépression peu accentuée comme celle de l’Arroyo Pico, mais encore plus