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VIII

CAS DE CONSCIENCE


P’tit-homme était très fier de son succès. Sans le savoir, probablement, il avait mis en pratique quelque grand principe développé de façon magnifique par des Machiavels très roués dans des traités très longs et très compliqués. Il ne se possédait plus de joie et avait hâte au dîner pour aller porter à Pierre le fruit de sa journée. N’avait-il pas découvert la vraie identité, ou à peu près, du Dean et de ses compagnons et, surtout, n’avait-il pas prouvé qu’il avait eu raison de soupçonner ces gens-là de courir après quelque grosse fortune ?

De son côté, Dolbret avait suivi le conseil de son ami d’enfance et fait transporter ses effets dans la cabine de Stenson. Cette opération n’avait pas été longue, Pierre n’ayant pas une garde-robe bien encombrante. Mais il en prenait son parti et c’est de la meilleure humeur du monde qu’il avait dit à son ami :

— Une partie de ma garde-robe est toute rendue dans votre cabine, c’est toujours cela de moins à faire.

— Oui, vous l’avez fait envoyer ?

— Il y a longtemps.

— Je ne comprends pas bien.

— Je dis que ma garde-robe est toute rendue chez vous parce que ma garde-robe, c’est la vôtre, attendu que la mienne, qui n’était pas bien consi-