Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 95 —

— Il y a quatre ans, le docteur Aresberg a envoyé à un Portugais de Lourenço-Marquès une lettre où il lui disait à peu près ceci…

Il baissa la voix. Puis il alla voir si la porte était bien close et revint s’asseoir près de José. Celui-ci eut un mouvement de défiance, mais il se remit et dit :

— Personne ne nous entend, je vous écoute.

L’autre s’arrêta, puis, après un instant de réflexion :

— Dites-donc, est-ce que vous me prendrez avec vous, si je vous dis tout ?

— Je ne puis pas vous le promettre, mais je demanderai au docteur, au mien.

— Donc, continua Frascani, la lettre était adressée à un Portugais de Lourenço-Marquès.

— Lourenço-Marquès, répéta José ; que c’est difficile ces noms-là, c’est comme quand le docteur lisait dans ses livres de médecine

— Ce Portugais est très riche. Il habite à Lourenço-Marquès un château bâti dans la partie haute de la ville. Il demeure là tout seul avec sa nièce. Dans la lettre, le docteur Aresberg lui disait qu’il lui écrivait de la part de Paul Kruger. Yous savez ce que c’est que Paul Kruger ?

— Non.

— Il est président de la république du Transvaal.

— Ah !…

— Donc, le docteur Aresberg lui écrivait de la part de Paul Kruger et lui disait à peu près ceci : Le président croit que nous aurons la guerre avec l’Angleterre. Nous avons tout ce qu’il nous faut, nous battrons les Anglais. S’il fallait nous soumettre, nous nous soumettrons, mais ce ne sera pas