— J’aime mieux les perdre que de les gagner de cette manière-là.
— Oui, oui, je comprends. Eh ! bien, c’est moi qui vais les gagner alors, les deux louis.
— Comment ferez-vous ?
— Je les gagne puisque je les ai et que je ne les donne pas.
— Je ne comprends pas.
— Vous n’êtes pas vif, monsieur Frascani.
— Ça se peut, expliquez-vous tout de même.
— Voici : Si vous me disiez ce que contient la lettre, je vous donnerais deux louis. Vous ne me le dites pas, je garde les deux louis : donc ils sont à moi.
— Oui, mais vous ne savez pas ce que contient la lettre.
— Et si je le sais ?
— Si ? mais vous ne le savez pas.
— Eh ! monsieur Frascani, faites-en votre deuil, je ne sais pas ce que contient la lettre, mais je vais le savoir, car la lettre n’est plus en possession du Dean, on la lui a enlevée et j’en ai vu le commencement…
Il n’eut pas le temps de finir que l’Italien bondit sur lui. Mais José lui présenta en riant la pointe du poignard :
— Bon, bon, monsieur Frascani, vous vouliez m’embrasser, je gage ; vous êtes trop bon.
L’Italien, honteux de ce mouvement, reprenait son calme, mais sa figure était toute bouleversée par la rage. Il reprit :
— C’est un truc pour avoir mon secret, ce n’est pas bien ce que vous faites là, monsieur José.
— Je n’ai pas besoin de votre secret. Même je