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— Non, non, il n’y faut pas songer ; faisons autre chose.

— Quelle autre chose ?

— Voici, vous êtes bien avec le capitaine, n’est-ce pas ?

— Oui, pas mal, très bien même.

— Bien, si vous demandiez au capitaine de me changer de cabine ?

— De vous prendre dans ma cabine ?

— Oui.

— Je veux bien ; cependant je doute que mon compagnon de cabine y consente.

— Je me charge de le lui demander.

— Je vous souhaite de réussir, mais j’en doute.

— Il a tout avantage à changer : ma cabine a un hublot, la vôtre n’en a pas, il y gagne donc.

— En effet, vous avez raison ; il va consentir tout de suite. Je vais voir le capitaine immédiatement.

— Vous êtes charmant.

Pendant ce temps-là José ne perdait pas son temps. Les passagers de seconde classe n’étaient pas nombreux, il y avait des cabines de libres et l’Italien Frascani était tout seul dans la sienne, de sorte qu’il pouvait y amener quelqu’un quand cela lui plaisait. José était plein de bonne humeur ; Comme Frascani ne parlait pas anglais, il avait vite lié connaissance avec lui. En effet, presque tous les passagers, y compris ceux de seconde classe, ne parlaient pas autre chose que l’anglais, sauf Frascani que cela ennuyait énormément, jusqu’à ce qu’il rencontrât le soldat Labbé avec qui il pouvait causer en français. Depuis quinze jours que le bateau était parti de Boston, ils avaient eu le temps