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ordres, s’alignaient, tout brillants dans leurs gaines de stuc mat et se reflétaient dans le nickel du téléphone portatif placé sur un guéridon.

Le directeur pressa l’un des boutons, un jeune homme vint immédiatement, et il lui dicta rapidement, — sans nervosité cependant — deux ou trois lettres. Puis il en appela un autre et dicta de nouveau. Une fois le sténographe parti, deux autres employés entrèrent. L’un d’eux déposa une grande feuille imprimée devant le chef qui se mit à la parcourir et à l’annoter. De temps en temps il y posait son crayon bleu et ce geste approuvait, distribuait au loin les commandes, les ordres de paiement, décidait les mesures administratives, réglait les opérations financières

La liste n’était pas épuisée. Pourtant il releva la tête en disant :

— C’est tout ce que j’ai le temps de faire ; vous déciderez le reste avec monsieur Baron.

— Bien, monsieur.

— Vous avez retenu, n’est-ce pas, ma cabine à bord du « Kaiser Wilhelm » ?

— Oui, une cabine de luxe ; voici vos billets, fit le commis en lui tendant une enveloppe jaune ornée, au coin, d’un pavillon flottant.

— C’est tout ce que vous avez à me communiquer ?

— Oui, c’est tout. Tantôt je vous retrouverai chez vous et je vous apporterai votre correspondance.

— Merci, à tantôt. Excusez-moi, il faut que je m’occupe de monsieur Dolbret qui m’attend depuis un quart d’heure et que cette conversation ne doit pas intéresser.