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Le Dean tomba d’un seul bloc avec son cheval, et en même temps deux autres chevaux allèrent fouiller la boue de leurs naseaux. Dolbret se dressait derrière son cheval mort, quand il vit, à deux pas, Horner qui le regardait en pleine face. Il vociféra :

— Tuez !

Ce fut la mêlée corps à corps, car les carabines n’avaient pu être rechargées.

Un instant, des sons étranges, des mots d’une langue inconnue, s’entendirent puis se perdirent dans un râle : c’était la voix de Natsé que Wigelius, d’un seul coup de couteau, venait d’éteindre à jamais. Pendant ce temps, Horner, apercevant son rival, avait bondi et déchargé son pistolet à bout portant ; le coup s’était égaré et avait frappé Stenson qui était tombé le visage contre terre. Plus grand que Dolbret, le faux évêque l’empoigna à la gorge et le frappa au cœur, mais son poignard se brisa sur les diamants du gilet de cuir. Il eut un mouvement de surprise, puis un sourire de triomphe s’esquissa sur sa lèvre : il venait de comprendre pourquoi son ennemi restait invulnérable.

— Bilman, Ascot, cria-t-il, les diamants sont ici :

Zéméhul, à genoux, sanglant, regardait faire Dolbret, Celui-ci lui cria :

— Fais donc quelque chose, maudit Zoulou !

Le guide ne broncha pas. Des paroles de désespoir vinrent aux lèvres de Dolbret : Horner, lui ayant arraché son poignard, lui en piquait la poitrine. Et Ascot venait à sa rescousse, et Bilman, à lui tout seul, occupait Wigelius.

Soudain, la carabine de Zéméhul se releva, lança un jet de feu et abattit Ascot. Le Zoulou, se